Café de la marine
Café de la poste
Café de la place
Café de l’église
Percolateur
Verre d’eau
Anis
Croissant
Œufs mayonnaises
Les WC s’il vous plait ?
Café
Matin
Journaux
Les oiseaux passent
L’un perché sur chaise guette une miette
Rien n’est grave
Parfois, si
Eglise
Place
Les gens passent
Achètent une baguette, une religieuse
Ou bien une tarte aux fraises
D’autre Promène le chien
Parfois un vieux s’arrête, consulte son chien, tous deux s’assoient sur un banc devant la mer
Regardent les Châlus qui s’en reviennent de pèche
Une femme
Caresse le matou perché sur le mur
La vie est douce
Enfin j’espère
L’église sonne un peu
Je compte les coups
Me perd toujours dans les quarts d’heures
Se bruler la gueule
Souffler sur la tasse
Commenter les actualités
Demander un verre d’eau
Une voiture passe
Sur le petit sens giratoire
De la place
Le temps passe
La ville infuse le matin
C’est un lieu étranger
C’est un lieu familier
Comme tout nos petits patelins de bord de mer
Je suis étrangère au lieu
J’aime être étrangère
Mais pas trop
Je respire bien à fond
Le vent confirme un port
Je respire à fond
Faire circuler l’air dans le corps
Respirer
En silence la place rétrécie
Un serestat pour repousser les murs
A coté du café de la mairie
La mairie
A coté de la mairie
Le marché
Le jambon rose
Les rillettes grasses
Le homard mal barré
La feuille de chêne en bataille
Le marché rétrécit encore un peu
Je pousse les murs
Seresta
Jour de Bretagne
Le soleil fait des crêpes
Je veux dire qu’il est simplement occupé ailleurs
Les astres des galaxies font la ronde
Les nuages vont en promenade
Les enfants en ciré pèchent à l’épuisette
Rameront des petits crabes que la marée à rejeter tous crevés
Les enfants seront fières de leurs prises
Moi
Dans ces villes blanches
Dentelles aux fenêtres
Je traine emprisonné dans le filet des rues
Empoisonné de moi-même
Les valises sont des escroques
Qui admettent les passagers clandestins :
Mon âme
A
Tenu
A
Partir
En vacances
Avec
Moi
Une forme de covoiturage en quelque sorte