j’ai le nez de Pinocchio
un long pif
que je le découpe à mesure
à volonté
comme une mortadelle
une rondelle par mensonge
et des mensonges
c’est fous comme ingénument
on peut en faire
je crains même
que parfois
l’innocence
aide un peu
il y a d’abord ceux à qui je ne voudrais pas faire de chagrin
ceux que j’aime trop
et pour ceux dont les pleurs sont hémophiles
larmes de crocodiles
il y a ceux que j’aime pas
a qui je ne dois rien
de ma vérité
il y a ceux et ceux
etc
le monde est fait de questions
et moi je n’ai pas de jokers à offrir
il faudrait des grottes
il faudrait des abris atomique
ou enfin être
sans faire mal
sans faire souffrie
dire enfin
au reflet des eaux qui dorment
je suis ainsi
comme les montagnes
les oiseaux
les vipères
les choses vivantes de ce monde
ni bonne
ni mauvaise
juste vivante
sous l’axe des vents
sous les nuages du ciel
je suis un épi monté en graine
au destin aveugle
au futur étranger
mais profondément terrestre
au fond des labours, sur les vases des plages,
dans le rizières inondées
je suis une fleur d’avoine
je suis un jeune humain
dont l’odyssée commence
sous l’arc des étoiles.