H je me souviens de toi
sauf de ton nom
on s’est croisé sans se voir
murées dans notre moi si fragile
toutes deux c’étaient le brouillard
le grand fog
quand l’air froid butte sur l’océan.
Toi tu déboulais d’un foyer d’hébergement
Perdu,
Moi j’atterrissais en pyjama
un atterrissage d’urgence
avec la tête de ts foirées, des sorties de bloc d’hôpitaux.
Mais
je suis ainsi
passée les premières crachouilles
les chaudes larmes
je repars.
La clef entre les dents
de l’automate
c’est ma force.
Puis,de revenir dans les six mois
à chercher pourquoi
je me prends pour une saisonnière des cliniques
pas même synchro avec le vol des oiseaux aux printemps.
En général
je cherche le pourquoi en faisant des ronds dans le parc
Rond, carré, losange
je connais toutes les formes et tous les recoins de mon boudoirs à marronnier.
Entre deux promenades je revis h
Elle avait changé de chambre
Cela semblait être le seul changement
Mais je suis de passage donc
Je regarde
Je ne connais pas
La vie
C’est pas mon rayon
Et j’ai déjà à faire avec mes empreintes dans le parc
A retrouver le sens du rond.
Cependant
dans le brouhaha des couloirs ou sous l’ombre des arbres
Des mots s’échappent parfois.
Dans le coton de nos neurones
nos mots ont peine à voler
Comme nos membres peinent
A se mouvoir
Tout fonctionne au ralenti
C’est joli
c’est comme sur la lune
Le temps amorti
Mais répartie selon chacun
Oui c’est ça :
nous sommes sur des lunes parallèles
Ce qui rend notre univers très compliqué.
Parfois un martien qui se taille un chemin
Jusqu'à nous
Mais c’est difficile
Le contact.
H
Les mots du parc
Parlaient de :
Les rouges à lèvres
Et de trafic de poudre
H se réveillait
Elle attendait un prince relativement ponctuel
Tous les matins sauf les weekends.
Faut pas croire que de l’autre coté du mur
Nous soyons meilleurs
Dedans, dehors
Borgnes, aveugles
C’est pareil
Toujours certains rigolent
Sans compter les angelots
Dans cette histoire
J’étais pas d’humeur
Ne serait jamais d’humeur
De rire des histoires de cœur
Dans nos esprits cages
Cages de verres
De verres fumés
Le monde est lointain
Dans nos lunes solitaires
Nous pouvons épouser
L’oiseau ou le chat
Se baladant passant par là
Et parfois même
Un martien.
Dans le mur de la clinique
Entre les pierres
A l’instar d’une religion qui n’est pas mienne
Dans un papier
Ont trouvera ces lignes
Par envoi express au ciel :
« Cupidon est un âne »