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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 9 octobre 2017

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Votif

Dans la lande

Le soleil s’abaisse

Les elfes se préparent à la nuit

Et les ombres grandissantes

Arrosent d’une encre brune

La terre et le ciel

Aquarellant ce début d’automne

Par cette heure

Je lance

Mes âmes

Contre les pierres

De cette lande

Confinée exactement

Entre

Le Bois et le feutre

De ce bureau

Ou la lampe non encore allumée

M’offre hospitalité et repos

Dans le sombre du sombre

A mes chants noirs de cygne atrabilaire

Par la fenêtre

Une vue suspendit un temps

Le courant des mots

La respiration du chagrin

Dans ce coin de cour

Perdu

Comme un coin de bout de cour d’une clinique

Coins clos par le rouge de vieilles briques

Offrant leurs plaies ouvertes à l’abri des oiseaux

Murs en friches

Emmêlés des cheveux verts du lierre tenace en sa sauvagerie

Plus sourd et plus vieux que Dieu lui même

Une femme passa

Tourna autour d’un petit arbre

Petit, griffu mais nullement hostile

Oui, ce coin était tout à sa mission d’abandon

Des mains des jardiniers et des pas des patients

Exception

L’incohérence

Cohérente

Des pas en devidiations

Action

De dévider

Nos fils

Inconnus

Dans le parc du matin au soir

A l’instar des araignées

Ces derniers semblants plus portées par la gastronomie

Qu’à la métaphysique

Et

Sûr !

L’inconnu ne passa pas

Sans omettre

Des laisser quelques fils transparents

Dans les branches de l’arbuste

Aurais-je bien regardé ?

Je devinais plus que voyais

Bien d’autres fils ainsi

Pris dans l’écorce

récitant le mantra de leurs blessures

Je rêvais soudain d’arc en ciel

Pour qu’enfin l’arbre quittant sa transparence

Découvert en son mystère

Se prit d’offrir

Des branches votives

Aux foulards de chacun

Aux cœurs les plus myopes

Ainsi l’enfant remplaçant le disparu

Le chant berçant la peine

L’espoir caressant le désespoir

Après nos sanglots longs

Je rêvais d’arc en ciel

Pour que cet arbre votif

Se gonflant d’ambition

Dressant soudainement

Fièrement dans le vent filant

Ses foulards de prières

A l’instar

De ces amas de pierres

Ou temples

Ou buissons

Des lointains

Tibet

Népal

Bhoutan

Oui

Je sais

Qu’il est d’usage dans la Folie

De mêler ses écheveaux

A la mystique

Dans le présent conte

De tisser des rubans

Charger de confier aux vents

Nos mots, nos larmes, nos rires, nos prières

Dans mes moments

De chambre hospitalière

Je dors sous des volets clos

Demandant à l’envie

Demandant à la vie

De me coller

En parenthèse

J’occupe à plein temps

Ma couche et ma solitude

Ma transatlantique dépression

Jusqu’au sursaut

D’incendies internes

Les feux furieux de ma tête

Criants, réclamants

Batailles !

Le jeu de carte de la vie

Révolte

Mutinerie

De mes nerfs liés, alités

Qui se délient

Délire rebelle

Coup de sabots

Coup de griffes

Coup de dents

Que je ne sais retenir

Mon corps

Transformé en chimère

Pendant le temps de sa plongée coconnière

Melle

Poils et plumes

Serres et canines

Miel et venin

Je sens monter la fièvre mauvaise

De mes heures

D’ivresses

Soudain l’envie m’enleva

De tresser de laines et de soies

De perles de verre

Je suis pauvre en émeraude

Et puis

Le verre

Emplit d’antimoine ou de cuivre

Conte déjà tant de merveilles à l’œil

Qui traduit à l’oreille de languides légendes

Soudain

L’envie m’éleva

De dresser

Les voiles de mes désirs

Perles d’or et d’argent

Ou calligraphie noir des fils de plombs

De dresser

Ce lieu votif

Ostentatoire

Un brin aperçu

Dans le dédale

De nos échanges

Averses de réalités

Je suis partie

J’ai abandonné la chambre de repos

Mais

Dans le fond

Dans un coin perdu

Dans l’ombre de mon cerveau

Souffle le chant d’un arbre

Qui réclame sa parure de divin

Patiente

O mon arbre

Dit l’âme

J’y travaille

Ferme !

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