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Billet de blog 11 janvier 2017

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Allo papa, c’est Bruno !

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Tour  de contrôle

Ici bry sur marne

Allo papa, c’est Bruno !

Dans un ciel de grisaille

Le père répond

Pas forcement

Voila longtemps

Que le bruit des moteurs

Ou des symphonies (mais Mozart, il s’en tape un peu)

N’atteignent plus son tympan

Reste le gong

Sonnez fort

Hurler

La- bas

Orbite stanoise

Se promène dans un tout petit bout de pavillon ouvrier

Aux tulipes bien aux carrés

Des fleurs

 En régiments de batailles

Enfin

Étaient

Depuis quelques temps

Ne poussent que des chats en balade

Qui profitent d’un peu de calme et de soleil

De la liberté d’être félin

Sur un peu de ciment (pour faire le tri entre les tulipes et les œillets d’indes)

Il y aura beaucoup de « peu »

On vit de peu à Stains

Blancs, noirs, jaune, enfin quelques soient la couleur

Et le peu créer la frustration

La frustration

La frustration

La colère

Ici ce n’est pas la grippe qui nous prend

C’est nous qui prenons L’AUTRE en grippe

Allo papa

T’a mangé

Ta mangé quoi ?

Les vieux ne becquent plus, s’est connu

Auraient-ils encore faim

La sécurité sociale ne rembourse pas les quenottes

Même quand l’ancienneté de leurs crocs mériterait une attention

En l’occurrence André a un dentier dont il ne se sert pas

Car il ne lui va pas

Et le dentiste s’en fout un peu

Faut dire

Que la médecine

Va rapide avec les vieux de peu

Allo papa

Papa a mangé ses saucisses Herta

Un peu comme d’hab

Une vague protéine bouillie

Il y a une télé dans la cuisine

Une télé dans le salon

Au rez de chaussé

André change de télé au fil des heures

Comme un tournesol pointe ses étamines à la lumière

Il plante ses habitudes cathodiques aux fils des feuilletons policiers

Ça explique des petits bonheurs :

Une reprise des colombos

Des petits malheurs

La fin des New York police judiciaire

Moi je partage cette petite vie consommatrice de bruits sonores

Ces voix qu’on connait par cœur

Comme une comptine

Qui berce les gens en solitudes

Je reconnais

Derrière la porte, il y a le monde

Suffit de pousser

Mais  les fragiles ont peur

 Tant de l’eau froide

Que l’inconnu sous l’eau noir

Serais ce des herbes ?

Ou le bras de fantômes ?

Qui attrapent nos bras ?

Dans le doute

La clé reste dans la serrure

Le cadenas clos l’extérieur

Impitoyable, les fantômes passent encore au salon

Mais là

Nous pouvons proposer des biscuits accompagnés d’une petite causerie

Allo papa

Ça se complique

Papa tombe

Papa plonge

Heure d’attente aux urgences

La maladie d’être vieux

Est inconnu à l’hôpital

Et tous ces beaux gueules enfarinés de déontologies

Dont ils n’appliquent ni le A ni le B

La méritocratie des sangs froids

Ni lois ni dieux

Rien pour fatiguer

Titiller la conscience

Chez lui

Grace aux bienfaits du département

Et d’un bon téléphone

 Le vioque

Comme un éléphant au zoo

Est nourrit, lavé (sinon il reste coincé dans sa baignoire)

On passe

Son fils, le rejoint, le samedi  là- bas

Faire le tri de papier trop compliqués pour cachés leurs mauvaises méthodes

Bry sur marne-Stains, déjà c’est une leçon de vie ou de survie

A force d’urgence interminable

D’hôpitaux refusant une journée d’hôpital

Rare réunions de famille

Pour trouver une résidence

Révolte du major tom

Privé de son fauteuil

Sa capsule de traversé des mondes

Du vivant au moins vivant

Un jour le major tom

S’évadera

En stop

 Pour revenir à sa maison

Ou en stop jusqu’au ciel

Il y a des étages

Enfer ou paradis

Ou je ne peux accompagner

La douleur me traverse

Comme l’éclair

Oui

La douleur me traverse

Comme l’éclair

André a une cirrhose mixte

Le veuf dont je parlasse jadis, c’est lui

J’ignore si André trouvera le ciel

J’espère qu’il retrouvera son étoile au caractère pas commode

Mes larmes

Cachent l’écran

Tant à dire

A raconter

Les choses partent au ciel

Comme les larmes à la mer

Comme une femme à la mer

Malédiction  des bouteilles à la mer

Pour  traverser le monde et ses écueils

J’ai peu écris ces derniers temps

Mon silence est purement thérapeutique

Mais je paye cette thérapie par la montée

D’aiguilles de glace intérieure

Qui ravage les soupirs de mon cœur

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David Bowie space Oddity

Ten, nine, eight, seven, six, five, four, three, two, one, liftoff
Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, décollage

Ground control to Major Tom
Tour de contrôle à Major Tom
Commencing countdown, engines on
Le compte à rebours commence, les moteurs sont allumés
Check ignition and may God's love be with you
Vérifie la mise à feu et que Dieu soit avec toi

                                   Etc…..

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