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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 11 août 2017

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requiem pour un parc

le parc des maisons rouges à Bry sur Marne doit être terriblement amputé pour le nouveau Paris pour des commerces et des logements hors ce parc est encadré pour bry d'une vingtaine d'immeubles, auxquels ont peut ajouter ceux de Villiers sur Marnes, c'est sacrifier une des dernières parcelles vertes de l'endroit. A coté, le centre commercial des Armoiries a déjà été construit et peine à vivre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le jardin ce matin

Promène sa songerie mélancolique

Pluie d’été

Les ombres mouillées des fleurs

Alourdissent l’ombre ténébreuse des buis

Sévères gardiens des lieux passagers

Les fleurs

Elles balancent lourdement leurs têtes

Désolées du désordre

Mis dans leurs corolles

Robes de bal des débutantes

Fripées par un vent barbare

Larmes messagères du ciel

En dedans

Un nuage souffle

Une caresse à la feuille

Berce sa ramure

Gonfle sur l’écorce

Conte enfin ses émois aux mousses

Noueuses émeraudes

Chaque caresse est unique

Les mots du ciel

Dans le sage retenu d’une averse à peine tenus

Des avances à peine prononcées

Puis dans les feux sauvages

La bataille houleuse des orages

Lettres incandescentes

Transcendant l’amour en lumière

Aux chênes, aux hêtres, aux bouleaux

Aux roses, jacinthes, pivoines

Orties, ronces, aubépines

Le ciel

Immense

Appelle par son nom chaque esprit

Ô puissance infini

Il possède pour chaque être

Une goutte d’amour

Sans doute

Est-ce cette musique

Qui retient tant notre oreille

Qui scrute dans l’ondée

L’ordre aquatique du monde

Transparente armée de la terre

Dans ses vagues

Les mots versés du ciel

Troublent

L’ordre indolent des nénuphars

Jusqu’à leurs racines

Engrosse la vase

De légendes troubles

Confiées aux soins

Des nocturnes Feux follets

Par d’autres courants

Dans le jardin

Les enfants sous les arbres

Frileusement

Apprennent les pages de leurs premiers ennuis

Attendre

Attendre

Que le monde se prête aux jeux

Celui tient en sa main

Le secret du temps

Des marelles

Le nombre

De notes blanches

Entre terre et ciel

A chacun attribué

Non

Jamais je ne retrouverais

L’ombre portée de mon enfance

Façonnée

Dans un jardin à jamais détruit

Pas plus le gout des fèves dans ce potager

Lui aussi

Bousillé

L’avenir de mon enfance a connu de terribles conneries

Qui ont retourné mon cœur à l’image une terre de labour

Les oiseaux noirs y déploient le soir

Leurs cris d’effrois

Quelques sont les fruits mis en semences

Les blessures sont immenses

J’eu préféré une simple chandelle

Aux jeux cruels des souvenirs

La place des absents

La poste restante dans ancêtre

Pour transformer chacun de mes regards aux ciels

En questions mêlées de prières

Glaises et pierres

A attendre la réponse

Des ondés

A l’instar des tournesols

Eternels orants des champs cultivés

Reste ce parc sous ma fenêtre

Pris entre l’entrelacs géographiques de mes souvenirs

L’enfant y trouve toboggan

Et moi

Trace d’un antique verger

Les pommiers sont morts

Mais les pruniers sont chargés de fruits

L’odeur des fruits blessés se mêlant aux pluies passagères

Rappelle à jamais mes premiers jardins

Où chaque matin ouvrait une page de saison

Parfois bien en désordre

Glissant une page d’automne

En pleine été

Bétonneuses

Affaires d’hommes

Hommes d’affaires

Affaires tristes et banales

Le parc dans sa simplicité

D’un verger épargné

Doit être sacrifié au nom du grand Paris

Bâtiments

Bâtiments

Sans espace

Enfances sans paresse

Sans arbre

Où s’abriter de la pluie

En écoutant le chant qu’offre le ciel à la terre.

Nous devenons les indifférents

Des nos cités sans âmes

Ou les âmes différentes

De ces villes grises

Mais terriblement souffrantes.

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