La transparente
Elle, au balcon
L’homme au gant
Le cardinal
Le hussard
Manet
Titien
Philippe de Champaigne
Géricault
Beaucoup d’anonymes
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Curieux
Spécialistes
Martyr
Le long des escaliers des châteaux
Les salles à manger
les salles d’apparats
les salles des bals
Ils sont là
A fleur du mal
Qui regardent l’autre ?
L’ancre d’un vertige
Les siècles pris dans le glacis
Comme
Une mouche dans sa résine
colliers d’ambres des chambres closes
Quels miroirs ?
Quels reflets ?
Suis-je le fantôme du fantôme
A se damner le point ?
Qui envie à l’autre
Sa parfaite placidité
Cette solennité poudrée
Je parlais d’inexistence
Dans le torrent des velours
Dans ces siècles de glaives
Les embruns des toiles marines
Nous sommes fils et filles de sang
Chaque geste à sa place
Chaque vengeance dans la poche
Chaque soupir mort-né
Nos rêves
Empoisonnés
Sèchent sur nos lèvres
Comme un ban de flétans sous la fumée
Attention
A la perte de sens
Qui commence par la perte
Des sens
Nous serons intransigeants dans le mensonge
Au fond
Je suis une fille imprimée de naissance
La toute première photo du premier battement cœur
Fut dans son corps
Nous sommes des figés d’embryons
Nous rions
Nous pleurons
En stricte pose
Le moindre éclat à sa place
Le moindre sourire
La nanoseconde du bruissement d’un cœur
L’ablation des chocs
Est toute une réputation
S’échoue au fond d’un grenier
Comme une nonne au couvent
Un soupçon
de portrait facile
transfère
le sourire
aux filles de joies du Louvre
L’homme têtard
Nos écorchés
Nos retables
Toutes nos œuvres
camisolent nos ADN
C’est un zoo de conventions
Sur le sentier des peaux et des regards
Ou suis-je encore
Qui suis-je encore
Merde !
On vieillit vite quand on vieillit
On vieillit vite dans l’emballement
De ces minutes d’écritures
Des paroles sonneuses prises en boucle
J’invoque toujours
Une berceuse
Pour me bercer
Dans l’éther monte les mots
Et ma religion est chromatique
Chaos
Traumas
Sang
De mon enfance
Mariée
D’éternel
Aux voiles blancs des rideaux
fenêtres fermées
Le soleil vole la lumière
Les volets violent les silences
Mais où sont ces putains de portraits ?
Ou sonnent nos morts éternels
C’est fou ce que j’additionne
Ces derniers temps :
-Tombeaux oubliés
-Histoires de fantômes, une histoire du surnaturel
-Larousse des mondes fantômes
Quoique mes additions
S’écharpent des plus en plus en soustractions
Mais je n’ai jamais bien su la différence
Des plus
Des moins
Des rires
Des larmes
Des vivants
Des morts
Mais ces derniers
murmurent
ta maladie
Se noie dans un n’importe quoi
totalement indispensable
cosmonaute de la vie
tu nécessarises
Un kit
De sortilèges
Des parallèles
Qui finiront par se rejoindre
Quoique qu’ ils en disent
Et si le vent emporte les baisers
Comme les prières vont à la Seine
Je serai toujours sous le saule pleureur
A regarder le bateau pilote
De ma raison
Monter au ciel
 
                 
             
            