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Billet de blog 12 avril 2016

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Les marionnettes (souvenir d'Assas)

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Les marionnettes (souvenir d’Assas)

Je me souviens

C’est beau ce texte de Georges Perec : «  je me souviens »

Je n’aime pas la nostalgie

J’aime le souvenir

La mise en bocal de nos petites choses à nous

Arriver aux croisements du nerf et de l’iris

On cueille une image ou bien un parfum

Je me souviens

J’ai obtenu, un jour de total miracle, un bac dit A7, bac littéraire, artistiques : dessin, histoire de l’art.

Moi, je suis un cancre

Un cancre occupé à sa survie, au premier sens du terme.

La colère du père, la raclé du père

L’école était une marelle, je n’avais même pas la notion de l’enfer ou du paradis (paradoxalement je sortais d’école privé catholique pour rejoindre une boite à bac dans le 13 éme en troisième), je savais qu’il fallait passer, comme un saumon remonte le courant, sauf à mourir.

J’ai passé ce baccalauréat en 1982

Une seule satisfaction, au début, un seul espoir : beaux arts

Je suis rentrée à Assas à coup de menace de baffes. Quand on tient une technique pédagogique qui marche, on ne la lâche pas. Puis, honnêtement, elle n’était pas compliquée d’adaptation.

C’est drôle de faire du droit quand on a aucune idée, notion, de droit personnel.

Je me rappelle de cela comme un grand paradoxe, mais je n’étais pas là pour philosopher, j’étais pour faire comme d’habitude : passer !

Mais

Mais, mais… j’ai décidé d’être une chèvre ce matin.

Il y eu, avec le dessin, l’histoire de l’art, une autre petite joie : Nous nous en mettions plein la gueule quand on disait penser politique.

-Et tu fais quoi ?

-j’ai des gros soucis personnel, je fais du droit, je suis inscrite à Assas

-fasciste !

Mon habillement en flanelle Cacharel ne facilitait pas mon intégration à l’extrême gauche, j’étais dans une école artistique

Puis ma longue dépression ne m’a pas facilité l’acceptation d’idée d’extrême droite, quand mon professeur de droit fiscal paradait avec son écharpe de député

Moi, j’ai surtout voté Xanax pendant cette période (en ignorant que je niquais ma mémoire), j’ai clos ma maitrise par une petite hospitalisation et un voyage intersidéral avec des vulcains et différentes sorte de formes de vies. Avec du recul je pourrais enfin me satisfaire de cette forme d’orientation qui a niqué ma carrière de souscripteur dans les assurances.

C’était bien , quand même, cette période !

En terminale, on sortait libé

Moi, qui comme dirait Brel, moi qui suit restée moi, je sortais le «  Monde »

A Assas, on sortait le Figaro (eux, moi, je continuais avec le » Monde », la rebelle en flanelle)

Je me rappelle de mon regard hagard sur un professeur d’amphithéâtre en droit constitutionnel professant pour une privatisation de l’enseignement, seul moyen de motiver les élèves !

Moi, moi, je faisais du droit en fonction d’une forme de pauvreté familiale, oui à Daniel Hechter, non à un atelier privé de prépa à Beaux Arts

Je me rappelle aussi, mais plus de l’année, de l’ouverture du panneau d’information de l’UNEF, dans le grand hall d’Assas

J’ai admiré leurs courages. Il y a des gens qui ont un problème avec les définitions qu’ils sont censés étudier (démocratie, liberté d’expression entre autres)

J’étais subjugué par une amie qui ne disait participer aux élections étudiante de notre fac, tant  qu’il n’y aurait pas de partie trotskyste représentée, je n’ai jamais recroisé de trotskyste par la suite même en hp, mais je suis en France (et en clinique privée.oui, écoles privées, cliniques privées, un atavisme)

Une gauche a existé a Assas, après 1987 je n’y ais plus remis les pieds…

Pourtant j’ai manifesté avec Assas

De fait, j’ai fait les lois anti-Savary

On manifestait à revers

Moi, je m’amusais

Marcher dans la rue avec des copines, découvrir les boulevards parisiens aux beaux jours, me convenait beaucoup plus que la rédaction d’une étude de cas. C’était juste un peu d’insouciance personnelle, si rare. Dans de telle manifestation, chacun à son histoire.

Je m’amusais, mais je grandis quand même un tout petit peu.

Des amies m’ont beaucoup aidé à passer ce sale moment. Elles ont été mon soutien, mon aide, mon recourt. Certaines étaient brillantes et je les ai suivies comme un poisson pilote pour apprendre à étudier.

Et quand, je dis «  sale moment », je regrette ce temps d’étude, d’échanges, de réflexions que fuent mon temps d’étude.

Dernier souvenirs : les sifflets dès que « Giscard» était  prononcé, accusé d’avoir coulé la droite

La horde de sifflets, bien sûr, le nom de « Mitterrand ».

En première année, mes td portaient, entre autre, sur le droit constitutionnel. Cela m’a sauvé de l’ennui.

Les Giscardiens ?

Je dois être la seule à avoir eu un père giscardien de sa génération, mais au fond, ce n’était pas son principal problème.

Je me souviens

Je me souviens de gamins de 18 ans, à fond libéraux, quand je comprenais l’abandon et que  j’envisageais un nouveau model de vie : sdf

C’est le froid en hivers sur le quai du pont neuf qui m’a fait renoncé à cette pauvre ambition

Mais beaucoup d’autres, depuis, sont acculées dans cette vie

Ce matin, j’apprends aux informations que les étudiants d’Assas ne suivent pas le mouvement «  nuit debout » (là j’ai du mal personnellement, avec mes médoc, un verre, je peux dormir à 21 heure et me réveiller à 3 heure, je suis en décalage horaire)

Oui, donc, Assas est contre !

Dans « la minute du docteur Cyclopède », Desproges conclurait : étonnant, non ?

Enfin

Je sais

Dans la cour

Qu’il y a bien une âme égarée

Peut être plusieurs

Qui se demandent ce qu’elles font là et apprennent simplement à regarder et écouter.

Décidément !

 Moi aussi, je dors debout ce matin.

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