Le revenu universel : l’amour en plus
Comment dire
Comment exprimer
Enjeu de l’écriture
Qui se refuse aux jeux de l’écriture
Dyslexie
Mettre à l’endroit
Des mots qui échappent
Comme des bulles
Se « dandinantes »
Lascives
Vers le ciel
Des sons se poussent dans mes méninges
Comme des trains affamés
Sons/mots
Natures sauvages
Qui poussent comme des ronces
Fleurs et épines
Syntaxes
Grammaire
Verbe
Emotions
Idées
Un texte est un shaker
Comment s’étonner que tant d’écrivains
Soient alcooliques
L’homme dans la rue
Meure de froid durement
De malnutrition doucement
D’indifférence surement
N’accuser pas les passants !
Une pièce par çi
Une pièce par là
Moi je suis passée au ccas du Perreux sur marne
Moi, moi,moi
Oui moi, moi,moi
On connait les choses par expérience
Les dents sur les murs
Enfin je croyais être au ccas du perreux
Enfin j’ai confondu l’immeuble avec l’espace des solidarités de cette même ville, toutes autant équipés d’assistantes sociales mais au niveau départemental
Présentations, politesses
Objet : faire un point sur mes droits ou mes non droits
Faire un point
Qu’on soit de là
Ou d’ailleurs
Faire un point dans une société administrative complexe
Dotés de ministres chiffrés satisfaits
D’économistes chiffrés satisfaits
De maires satisfaits
On a rigolé de mon erreur d’adresse
De ma demande
De demander une assistante sociale pour faire un point personnel
Faut dire donc que je me suis gourée de bâtiments
Course à la bonne adresse, à l’heure du rendez vous
Aux ccas du perreux
Le rendez vous est parti en urgence
Pas de retour téléphonique
Dans les bureaux ont est à fond !
Dans l’accueil, il n’y a personne
Personne pour personne
Enfin, il s’avère que je suis de la ville d’à coté (bry sur marne)
Donc du ccas à la ville d’à coté
Moi, j’avais tout mélangé, salade russes, de vieilles adresses, de mémoires, de trucs anciens, de vieux restes en gros
Téléphone
Rigolade
Le point n’est toujours pas une spécialité
Une voix, vaguement à la peine et encore moins convaincu, m’accorde une aide pour m’aider à refaire des papiers de MDPH (explications à venir)
Sur le trottoir
Un homme git
Dans un vomit d’alcool
De vague bouffe de poubelles
Le froid a vaincu ses veines
Et bien d’autres choses
Faim, indifférences
Les gens passent
Contemplent « les accidents de la vies »
Faut ne pas en vouloir
Les plus naïfs appellent le 115 et remercient « le model social français »
Ils sont vite dégrisés
D’autres
Comprennent les dégâts
En cas d’abandons de courses
Mes copines travaillent aux marchés, font les ménages
C’est fou, la force que je n’ai pas !
La patience que je n’ai pas !
Elles deviennent dures dans un monde dur
Dans un monde tout autant sans réponse pour elles aussi, caf, hlm…
Voit le boulevard, sous les ponts de périphériques, les filles qui tiennent le balai, ou les filles tout court
Le monde se bouffe dans ses trips
Qu’il a rependu par terre
Des salauds tirent les marrons du feu
Ils ont les mains largement libres
Lâcheté
Intérêt
Imbécilité
Médiatique
Rue de la santé
Des gens vont d’hôpital psychiatrique en prison en passant par le sol d’un métro
Et vice versa
Nul ne transmet un dossier médical
D’hôpital en hôpital
Les cervelles sans cervelles (fous, vioques, alcooliques)
Peuvent errer
Dans les couloirs
Ou en chausson sur le trottoir d’à coté
(Je vis à coté de Saint Camile, bry sur marne)(Oui, ce soir je balance)
Une somme minium pour que chacun survive plus que vive
Verrais-je un jour le Japon ou l’Arizona ?
Serais un jour la douceur de la soie ?
La douceur d’un parfum ?
Ce n’est pas le propos du salaire minimum
C’est juste de bouffer et se chauffer au minima
Sans rêve pour la nuit
J’ignore, si un jour, je verrais le japon ?
Mais, J’ai le sort rassurant des geishas
Poupées aimées
Je sais la soie et le parfum
Mais pas tous les jours
Classe moyenne
Je mêle une soirée à la salle Pleyel
Une journée à l’hôpital
Oui petit médecin, je connais les chemises Anne Fontaine !
Tu ne connaitras jamais
Qui fut derrière l’os cassés
J’ai des dents contre les caducées en ce moment
Milles excuses
(Mais ils ont leurs venins d’indifférences et de satisfaction de soit)
Oui
Un peu d’argent
Pour la vie humaine
Est enfin une ressource
Etrange résurgence d’un catholicisme
Du catholicisme « normand »
C’est ma définition à moi
Je suis petite fille de bigote normande
De règles sans amour
De règles sans intelligence d’un principe :
S’aimer !
Simplement s’aimer !
S’aimer et s’aider
Noir, jaune, blanc, ,chinetock, youpin, Stroumpfs
J’en oublie
Des esquimaux sur de rares banquises
Des touaregs sur d’immense désert dévorant le monde
Les chiens,
Les chats
Les ourses polaires
J’ai accroché au mur, cette photo d’un saint qui parle aux oiseaux
Révolutionnant
L’âme humaine enfin ouverte aux restes des créatures
Je ne sais pas pour le revenu universel
Je sais pour la maison départementale pour les handicapés où mon dossier revient mollement
Je sais donc pour les assistantes sociales
Le pole emploi qui me demande un papier de non déclaration pour une hospitalisation que je n’ai pas déclaré, de rien à rien, j’ai omise des formalités
Ce n’est pas grave donc
C’est grave si
Pour la notion d’existence, dans sa plus simple acceptation
Premier rendez vous à sainte Anne
Oui
L’alcool entretient la dépression, diminue l’effet des antis dépresseurs
Ils ont très gentil dans le service d’alcoologie et de troubles alimentaires (on est dans le même pavillon, je croise des jeunes filles qui ne peuvent être l’ombre d’elle-même, trop peu de corps pour faire ombre)
Oui
Mais docteur
La vie elle-même
Aujourd’hui
Entretien la dépression
A petit feu
Enfin quelque chose qui rissole
Par ce temps de froid et de ventres creux