Des jours et des nuits (la journée sans alcool)
Le jour je rêve
De nuits déglinguées
Sauf que la nuit je dors
A coté de ma vie
Plate comme mes chaussons
Le jour
Je rêve de mes nuits imaginaires
En hiver
Le ciel a dressé son voile
La ville est violette
Partagée
Entre les feux des carrefours
Et le béton luisant sous la pluie
Un bleu de Prusse louchant sur l’outremer
Et le béton
C’est pas bon
Pour l’optimisme
Les jours sont gris
Leurs ombres
Noient nos âmes
Dans cette ville sans horizon
Nous coulons
Malgré notre habitude
De nager sans respirer
Pourtant la vie sous marine
Porte
Des poissons violets
Des poissons jaunes
Au plus profond
Des poissons phosphorescents
La nuit
Les arbres sont rouges
Les routes sont toujours bleues, juste un peu plus inexorables
Les autoroutes mangent l’horizon
Requin de bitume
La mer
Sera là
Dans un frétillement d’écumes
Et toi
T’es là
Les nerfs en floraison
Comme une graine de lotus
Remonter les eaux profondes
Jusqu’au niveau du caniveau
Aurais-je mérité
Mon nom dans une allée de sainte Anne
Vu qu’a Los Angeles
Les stars mettent leurs mains
Dans le pétrin
La bas, les bâtiments dérivent entre la rue Baudelaire, la rue André Breton
Et etc.
Aurais-je mon nom
Là-bas ?
Et si non
C’est pas l’essentiel
C’était ma minute publicitaire
Tout ce taf
Pour faire joli
C’est une annonce
Pour chopper l’attention
Quand la bouteille se vide
Les hôpitaux font pareilles
Et ce mois sans alcool
Ressemble à une méditerranée
Transpercés de ces bateaux humanitaires sacrifiés
Pour des raisons économiques
Chaque forme
Est appelée
A perdre forme
La vie n’est plus obligatoire
Là
Le refugié manque de refuge
Là
L’éthylique meurt sur le trottoir
Nos tiroirs sont fermés
Moins que nos gueules
De certains d’affirmer que l’un pique le pain de l’autre
Pour avilir la dernière misère
A se battre pour une moitié de pain, voir de rat
Et l’écume meure sur la plage
Comme le coquillage
Les hôpitaux de jours
L’enfant, l’adulte
Les centres d’accueils
Moi j’écris en écoutant Anohni
C’est ma houle à moi
Ailleurs meurent beaucoup de gens
Dans un silence
Assommés par le poing des malédictions économiques
La banquise s’égare
Les ours avec
Les abeilles
Les dauphins
Les requins
Les moineaux
Le soudanais
L’autiste
Le drogué et l’alcoolique
Le sensible
Le papillon
Le colérique
Le diable de Tasmanie
Le koala si gentil
Les petits pandas qui pensent qu’a leurs repas
Tous vont
Dans la même
Grande braderie générale
ou disparaitre
Dans l’envol les dernières fleurs de des derniers cerisiers
Pourquoi pas ?