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Billet de blog 14 mars 2011

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voler dans les plumes (Jaures)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voler dans les plumes !

Deux rencontres lors d’un repas me racontaient comment l’un s’était pris pour jésus et l’autre pour Dieu.

La discussion se passait dans un bistrot et la serveuse impassible servait en quelque sorte la sainte table.

Ce restaurant touchait sainte Anne où mes amis, allant beaucoup mieux, suivaient quelques conférences.

Je suis atteinte de problèmes de maladie semblable mais forte heureusement je n’ai pas vécu de phase hallucinatoire.

Pourtant à tout prendre…

Maïs Je passerai pourtant sur jésus, sur Dieu, je passerai pour les crises mystiques

A choisir ? Je choisirais une crise sociale et si mon esprits voulait habiter un autre ou être possédé par autre, à tout prendre, j’aimerais que ce soit celui de Jaurès.

Je suis très prétentieuse mais l’avantage de la folie est qu’elle vous ôte de tous ridicules.

Se prendre pour Jaurès, donc.

Rêver de construire un travail délaissé par d’autres.

Animer un journal, donner sa foi, donner le sang chaud qui nous habite dans une passion de justice.

Donner ses mots, donner son espoir pour d’autres qui ne savent pas se faire entendre ou si peu.

Etre une voix comme une Callas possédée, comme Callas joua Médée pour Pasolini.

Du monde témoigner de l’abandon et de la douleur de l’abandon.

Dire la frustration de la misère, l’obligation du laid, des ces bâtisses carrés aux pulls acryliques, de nos rêves commun d’angora et de soie aux couleurs montreuses et iriscentes

Rappeler que la pauvreté est un asservissement

Rappeler simplement la tristesse des restaurants d’hamburger sur les bords d’autoroutes qui servent de repas de famille le dimanche, sauver parfois, par la joie des enfants au milieu du ballon plastique et du toboggan jaune.

La pauvreté ne tue pas la joie, c’est déjà ça.

Ni toute beauté d’ailleurs

C’est juste plus dur, parfois.

C’est contre ce plus dur qu’il faut lutter.

Que l’enfant puisse accéder à un paysage sans autoroute, sans béton, sans caddie abandonnée, sans vidéo surveillé aux yeux crevés quitte, peut être à tout casser. A chacun ses moments d’abandons.

Sur mon bulletin de vote je pleure dessus parfois, faute d’entendre une voix, une voix humaine.

Non décryptable

Non dépeçable

Une poésie qui habiterait le politique

Un homme qui fasse un rêve et de nous habille de ce rêve.

De nous habiller de force et non de riquiquiser nos cœurs par des rejets hystériques

Nos mots forment des ondes

Et l’espoir

Ou l’hystérie

Trace leurs voix au fond de toutes petites oreilles.

Surtout, quand d’autres, professionnels de la compréhension pour tous s’en mêlent.

Mais je rêve sans doute

Pour moi ce n’est pas grave, je mets cela sur le compte de ma maladie, on est léger quand on est inconscient, on est grand quand on est halluciné, à croire que le ciel vous parle, ou les anges, ou des bidules à plumes doux et sentimentaux.

J’ai longtemps détesté mon état, maintenant converser avec des anges me repose, la rue est trop pavé de mauvaises intentions pour un enfer par aller simple.

Voler dans les plumes, c’est ce que je fais à plein temps.

J’aimerai que d’autres prennent le relais.

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