Blanc comme la nuit
Jaune comme la route
Aveugle comme l’horizon
Muet comme le passé
Autour d’une voiture format économique
Des armées de Joshua
Récitèrent des prières au ciel
A l’instar des moaïs
Dans le ciel
Les étoiles dansèrent au bruit des crécelles
Là-bas le coyote aboie enfin
A la dernière prière au couchant
Des feux jettent des étincelles de boulot
Au ciel
Là-bas le chant des survivants se mêlent aux coyotes
Ici on connait le prix de la terre
Pesée à l’exacte
Grain contre goutte
Regarde !
Comme chaque grain contient un peuple hémorragique
Le sang des guerriers
Le sang des squaws
Le sang des enfants
Le sang des paroles
Le sang du silence
Le sang des danses
Le sang des chants
Le sang des légendes
Là-bas le dernier chef chante pour la lune
Et la lune écoute
Les récits mêlés de gloires
Les constellations écoutent
Ces désastres éclatés dans la plaine
Les étoiles pleurent
Et le ciel tourne
A coté
Le rêve à la saveur de l’héroïne
Pourtant, sous ce ciel d’écoline
Parfois une femme fatiguée
Desselle son cheval et vient à eux
Une femme blanche
Demande et prie
Dans une dernière bénédiction
Voir son âme étinceler au-dessus du grand feu des tribus disparues
Le cœur rongé implore
Courage et silence
Et toujours
Le feu des saules brule la nuit
Tu me demande ?
Je suis de ceux aux sangs mêlés
Comme un full de poker
Mes désirs fouillent la nuit
Mes insomnies écrasent la nuit
Là-bas
Le coyote boite le long des rails
Mes draps sont plombés de chagrin
Dans le désert
La nuit s’ouvre au coyote
Le chemin sera long