anne fontaine (avatar)

anne fontaine

étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

Abonné·e de Mediapart

417 Billets

0 Édition

Billet de blog 14 décembre 2017

anne fontaine (avatar)

anne fontaine

étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

Abonné·e de Mediapart

marroniers

anne fontaine (avatar)

anne fontaine

étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Marronniers

Platanes

Ormes

Bambous

Le vent dans leurs branches

Console

Les âmes en panne

En peine de vivre

Dans le jardin

Nous promenons le chagrin

A nous attaché

Chien fidele

Plus que tout

Le lierre observe

Le hasard mis dans nos pas

Récolte

Au sein

De son réseau de veines étoilées

Nos larmes

La mélancolie est un train de nuit

Tout passe furtivement

Comme les villes et les villages

Les voitures au loin

Dans le couloir

Des visages blêmes

Certains voyages plus que d’autres

La nuit

Je peins la nuit

Outremer

Bleu de Prusse

Cobalt

Violatine

Jamais la couleur n’est assez sombre

Le noir est un joker

Une carte peu régulière

Une triche

Une élégance de diva

Une colère des beaux arts

Le noir résiste

Indispensable

Aux vestes des dandys

Aux plumes de corbeaux

Aux chants de Barbara

Donc

Equation

Addition

Le noir est notre lumière

Aux peintres

Comme aux poètes

Aux mélancoliques

Comme aux rideaux baissés

Des trains de nuit

Les vagues de l’esprit

Meurent

Soit simplement

Comme sur le bord d’une rivière

Ou tempétueuses et océanes

Sur les côtes atlantiques

Mes voiles tirent en bordé

Un trois mâts

Retour sous la tonnelle

Ou les roses réclament la rosée

De ciels absents

Nos âmes s’y égarent le temps d’une chanson

Ou le temps d’une vie

Nous les grands blessés

Parlons

Aux arbres

Marronniers

Platanes

Ormes

Bambous

Sous l’œil vert des lierres

Sous la pupille des chats curieux

Nous les grands blessés

Soufflons aux écorces écorchées des bouleaux

Caressons les épines de buissons

Cueillons l’ortie

De notre maladie

L’alcool

Est un transsibérien

Aux déserts froids

Asiatiques

Là-bas passe des caravanes indolentes

Importe

Le silence de nos yeux

Les avallent

Le bol

C’est le luxe d’une première classe

Et d’un parc aux arbres emplis

De la joie des merles et des moineaux

Le manque de bol

C’est m’homme à moitié nu sur un trottoir

A la vue mangée et qui ne voit plus le monde

Et les gens

Qui s’écartent d’un détritus

Sous la ramure géométrique des pins

J’entends lointain

Je suis de peu en mémoire instruite

J’entends ce poème de Friedrich Nietzsche

Homme! Fais bien attention!* Que dit le profond minuit? « Je dormais, je dormais, Je me suis réveillé d’un rêve profond : Le monde est profond, Et plus profondément pensé que le jour. Profonde est sa douleur; Le plaisir, plus profond encore que la peine du cœur : La douleur dit : « Passe! » Mais tout plaisir veut l’éternité, Veut la profonde, la profonde éternité! »

Mon éternité

Enigme

De ma raison

Et surtout de ma déraison

Mon éternité

Est bercée

Du chant de la terre.

  • Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.