Qui a pris l’échelle
Pour me retrouver perdue au ciel
Sans objet
Toujours
Mes barreaux se dérobent
Restent les nuages
C’est comme un paquet d’amnésie instantanée
Une poussière d’oublie express que jetterai un marchand de sable tardif et sadique
Un cœur soudain dans la nuit
Apres le ploc de l’ampoule
Et les clings du verre brisé sur le carrelage
Une raison sans règles
Un miroir sans image
Alors je reste seule, vacillante
Mes yeux touchent à l’aveugle
des photos arrimées aux murs
Avec des mots solidement ancrés
Quelques phares
Et tous un tas de pierres blanches,
de plâtre ou de plastique
Miettes d’un petit poucet obsédé d’abandon
Cailloux en vrai naturel
Des cigales têtues et des Pinocchios
(Il faut une armée de menteurs
Pour vivre parfois)
Je compte mes objets
Comme un enfant ses jouets
Insatiable
De robots
Et de danseuses automates
Enfin, de tous petits esclaves
pour ramener l’échelle
Et la lumière
Quant viennent ces courants d’airs
D’invisibles corridors
De labyrinthes embusqués
De méchantes oubliettes