Texte sur la réforme actuelle des AAH (allocation adultes handicapés)
au parlement
Pourtant
Je regarde le ciel
Comme toi
Ma main lèche l’herbe mouillée comme toi
L’air sent la pluie, le printemps et le jasmin frais
L’automne et les feuilles s’effritant à travers le vent
Oui
Nous traversons le même temps, les mêmes jours, les mêmes nuits
Mais d’où viennent ces soleils d’aout
Ces champs de possession
Ces feux de st Elesmes qui foudroient l’homme qui marche
D’où viennent ces couleurs
En vagues impitoyables
Qui transpercent le cri de l’effrayé
Dans la nuit des villes
Le scintillement des peaux réfléchies par les néons
Passent des lassos rouges ou des lassos bleus autour des noctambules
Et ces hommes jaunes couchés sur le pavé, à écouter les caniveaux interlopes
Penche la tête
Le monde est magnétique
Nos pensées elliptiques emplissent toujours plus de satellites
Tatouent l’espace de prières anonymes
Nouveau mur de lamentation
Et je regarde la nuit
Qui me regarde
Je tends la main pour caresser
Un nuage
Un ange
Un cygne
Le silence
Personne
Nos tours de verres s’enfonceront dans la mer
Sans avoir connu
Le remord
D’être les seuls pontons de nos chiffres d’affaires
Là les chiffres
Là le silence
Le dedans
Le dehors
Des équations
Des guerres
Des hommes
Des enfants
Et ces hommes et ces femmes qui ne surent jamais les bons mots
L’heure de pleureur
Le timing du rire
Arrêter de dessiner des marelles
Lâcher les cerfs-volants
Dessiner au doigt
Chaque chose est terriblement individuel
Ce qui est individuel est compliqué
Ils ne parlent pas
Ils se terrent
Ils s’agitent
Ils sont interdits
Les aliénés
Jadis ils sont morts de faim
Ils sont morts de froid
D’oubli
D’indifférence
A moins de servir de cobaye à quelques ambitieux
Aujourd’hui le parlement discute de leurs droits
Et le droit le plus essentiel est de manger, habiter, s’habiller, être soignés
De façon indépendante
Être traité dans son individualité
Bien sûr beaucoup écouteront le rythme des pluies d’automne sur le bitume
Il faut défendre les droits des chasseurs de rêves….