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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 15 novembre 2016

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une ville en baie de somme

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une ville en baie de somme

Quand le ciel

Lèche la terre

Le nuage prend la route

Il Laisse comme une trainée d’escargot

Une brillance

Sur le bitume

Un baiser aux feuilles des arbres

Givre leurs derniers émois

Quand le ciel

Entame

Bonhomme

Sa balade des bords de mer

La mer ralentit infiniment

Infirment

L’écume est distraite

Les coquillages sont perdus

Comme les rares châteaux de sable

Encore prisonnier du marchand de sable

Ont oublié les visages

Les mitaines

Des enfants démiurges

Le brouillard est un royaume

Dans sa langueur

Dans sa cruauté

Il clou le ciel

Au bois des passerelles

Des chemins de dune

Novembre

En baie de somme

Peu de mer en somme

Une départementale s’enfonce

Dans l’appel blanc d’une mer qui se refuse

A peine

Un bruit de houle

A peine

Des cris de mouettes

La bas un chien fou courent

Toute langue pendante

 Traverse l’inconnu

Prêt  à aimer

Tout inconnu

La ville

Est fixe

Comme un cristal de gel

On bouge tout doucement

On parle tout doucement

Pour ne briser

Ce charme

D’un silence à l’écoute des brumes automnales

La ville hors saison

S’offre enfin

Aux émois serrés du ciel et de la terre

La boutique des jeux d’enfants

Est enfin fermée

Le cerf volant peut dormir tranquille

La boutique de pull

Solde ses invendus

Quelques mailles un peu défaites

Reste le café des habitués

Avec le journal du pays

Le croissant du boulanger

Une église marque onze heures

Pour rappeler le court des choses

Alors dans le brouillard

Emergent quelques vieilles femmes

Elles vont à la crevette et aux soles

Puis aux légumes de saison

Font la queue

Parle un peu

Le caddie plein

Elles s’en retournent dans le brouillard

Le vieux aussi

Apres les nouvelles du jour commenté entre vieilles canailles

Un peu de mauvaises fois

Un peu de grattage

Un peu de météo

Alors le vieux aussi

S’en repartira

Rejoindre sa vieille

Dans le brouillard

Novembre

Le ciel se promène

En ville

Dans l’église

Des bougies brillent devant des bateaux de bois

L’église est un port

Pour les morts en mer

Novembre

Le ciel se glisse jusque dans les veines des humains

Un peu d’eau salée et beaucoup de solitude

Des arbres chercheront leurs socles au fond des marais

Des canards chercheront les joncs des marées

Glisse une mélancolie fine comme un feu de cheminé

Ici des cœurs fantômes passeront l’hiver à même le ciel

Des anges descendront un peu

Dans l’âtre de ces maisons si ramassée d’isolement

Des anges descendront un peu

Il s regarderons avec les vieux

Un peu la télé

Et  ne manqueront pas

De caresser le chat

Ici

Il faut croire à la mer

Comme au saint esprit

Sauf à disparaitre des choses vivantes

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