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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 15 décembre 2011

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barbes

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A barbes on descend pour monter

C’est souvent ainsi dans les faubourgs

A barbes c’est pas cher

Vu que c’est du semblant

Les parfums

Les cigarettes

Le luxe

Et le royaume du plastique s’ouvre à moi

tant la chimie est carnassière

tant je suis la proie des choses qui brillent

Enfant

Le petit mouchoir décoré d’éléphant

Parfumé à la lavande

Que tu ne me donnais pas

Méprisante

Des choses de peu de gout

Adulte

Aujourd’hui

Cette eau violette dore au fond de tous mes ressacs

A barbes

les perles

morceaux de verre

jouent sous le soleil

à se prétendre jade.

a barbes

les couleurs insolentes

forcent les yeux

Dans mon monde de myope

J’attrape ce qui bouge

A barbes

Oh oui

Ça bouge beaucoup

Le licite

Et l’illicite

La morale élastique du marchand

La naïveté consentie de l’acheteur

Le rire de merle menteur

Le rire des caniveaux

Qui charrient

Nos histoires comme des fruits trop murs

A barbes j’ai troqué la flanelle grise

Mon déguisement d’enfant sage

Pour un perfecto made in china

Sur un bout de robe multicolore

Et c’est un perroquet chamboulé qui promène sa frimousse

dans l’anarchie des bazars.

A Barbes

je marche en riant

d'être simplement en liberté

sur le pavé

Et je marche en titubant

Car rien n’est droit à Barbes

la main contre

ces monticules de tissus

D’or et d’argent mêlés

De tous ce que nous avons pas

Désirons tant

Comme une vie surexposée

De lèvres trop rouge

Et de voiture trop rapide

la main caresse

les étalages de tissus synthétique

fruit de chenilles psychédéliques

d'improbables papillons des faubourgs populaires

Mon drap de nuit

A barbes

éclaire

des rêves phosphorescents

Mais l’heure s’allonge

Sur le sol l'ombre du réverbère grandit

l'eau du caniveau

captive la lumière

A barbes je suis de jour

je m'en retourne

A barbes je laisse la nuit

je m'en retourne

laisse

le pavé

aux guerriers sombres

qui toujours règnent

sur les villes rebelles

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