L’enfant et le chat
Se perdaient
Se promenaient
La petite fille se perdait
Le chat souriait
Nous sommes en promenade
Petite
Je prends les souris
Je te laisse
Les malles
Et leurs photos
D’humains
Mêmes regards
Mêmes fiertés
Des ainés
De ceux que l’on photographie
De ceux qui comptaient
Le chat sentait le soleil
Chauffer son dos
L’enfant croisait
Ceux d’autrefois
Elle pensait
J’appartient à une malle
L’enfant sous le ceriseraie
Mangeait des cerises
Le chat les oiseaux
Le ciel était bleu
Avec un soupçon de nuage
J’ignore qui a trouvé le fusil de chasse
Je sais qui a tiré
Personne ne fut blessé
Le chat est mort de vieillesse
La petite fille fut triste
elle n’a jamais grandie
Une femme n’est jamais née
On avorte des enfants
Comme on avorte des enfances
Et l’adulte pour toujours
Vit dans sa malle
Avec les vivants
Avec les morts
Et dieu merci
Quelques chats
Philosophes.
Vous n’avez jamais voulu tout ce mal
Comme je n’ai jamais voulu tout ce mal
Il faudrait casser la chaine
Des maux qui nous enchainent
 
                 
             
            