Libye blues
Le bus qui bombe dans ses essieux vides
Les poussettes qui hoquètent
Le chat qui court sur la rue
La terre qui s’ouvre au soleil
Aujourd’hui des voix manquent
Des voix manquent atrocement
La couleur qui se diffuse dans l’eau
Aérienne
La couleur qui chante la vie
Le rouge qui pleure le sang
Le son de l’immeuble
L’aspirateur, le marteau
Le bruit de l’avion dans les hauteurs
Vers des pays rêvés
Et des lieux sans escales
Nouvelles habituellement monogames de la radio
L’information moulinette non-stop
un oubli programmé
Des cris dans le regard
Notre silence que l’on appelle diplomatique
Et l’homme politique gonflé de dignité
Qui ose m’offrir sa confiance
Apres le ratissage du rom errant sur les bords d’autoroutes
L’homme politique
Gonflé tout court, en somme
Voir
Deviner
La panique des femmes
Les enfants sous les balles
Qui ne sera jamais : pourquoi ?
Et de toute façon sans moque éperdument
Avec sa poupée salie
Avec sa peluche mouillée
Des images
Et des images
Qui s’estomperont avec les premiers piques niques
Nos premiers gouters d’anniversaire de Justine, Lucas, Margot…
Existe-il un équilibre ici bas
Entre la joie et la douleur
La terre et le ciel
Que chaque étoile recueille chaque vie
Que le cosmos soit asses grand pour tous les oubliés
Ce serait bien de croire au zodiaque, aux mages, aux constellations parfois
Et chasser cette larme coincée dans l’œil
Comme un remord
Comme un reproche.
 
                 
             
            