C’est le boa ambré qui m’étrangle
Rigide comme un métronome
Ponctuelle comme la mort
Je dis au boa
Voit mes fleurs
Et ce pinceau gorgée de sèvre
Mon travail est à l’œuvre
Voit mon rire
Et ma peau douce
regarde
Les oiseaux aussi
Et ces femmes colondes
Aux sourires sautillants comme des perruches
Aux doigts agiles comme des libellules
Aux étincelles vertes dans leurs yeux si vifs
Voit
Le monde est offert
Comme un panier gourment
Sous le merveilleux cellophane brillant
Avec tous ces nœuds d’enfances si roses
Le monde est un berlingot
au jaune citron, de vert anis et de noir réglisse
au gout subtile de la violette timide
Qu’importe au boa
Le monde est nœud
Et l’animal étouffe
Vie contre mort
C’est l’éternel lutte
La jeune fille et la mort
La jeune fille compte ses colliers et ses amants
Ce soir il y a bal
Peu importe l’importun
Ce soir, le château nous a promis des farandoles
Et nos robes vilvolterons
Sous les lampions
Oui
Des valses douces nous sont promises
Oui
La griserie des champagnes
Et des mots doux des cavaliers
Papillon légers
Papillon appelle la rosée du matin
Mais la cruauté est sans pitié
Les Jolies couleurs s’évanouissent dans le silence
Non, les Jolie couleurs résistent
De toutes leurs jeunesses
Et si le néant avale
La chèvre de monsieur Seguin
avec toutes ces guerres victorieuses perdues
cette lutte absurde
reste ce front blanc têtu
dans la lande parfumée
et les étoiles du matin
La beauté est un obstinée pari
Un miracle
Une éphémère
Et je nique la mort
Jusqu’en enfer
Je chercherai des fleurs et des colliers
La main des amants
Jusqu’en en enfer
Je chercherai l’indispensable inutile, la légèreté
Le rose des nuages
Le rose des jeunes filles
La poussière des chemins
L’arc en ciel ultime
De nos vies gourmandes.