Quatre tables assemblées
Une chaise au dessus
Moi sur la chaise
La chaise se perdant dans la fente des quatre tables
Je chutais
Rigolade
Je rechutais
On travaillait vaguement la peinture de model
Promesse
Putassière
De l’école
Qui vendait des chaises et des tables
Aux recalés
Des machines académiques
A l’ambition rance des filiales parentales
Coincés dans la constipation de leurs frustrations
L’œuf poussé de part en part
Rebondit a coté des portes d’entrées rêvées
« polytechnique » « centrales »
Dés le premier le premier pas des juniors
Noyés
De dentelles
« Tartine et chocolat »
L’école
déchique
Le grelot des rires d’enfants
Ronge à l’acide
Comme un peu de vinaigre
Sur l’espace inconnue
D’une pauvre moule
L’école tue les souris et les grenouilles
Les nerfs
Les chaires fragiles
L’école tue jusqu'à circulaire contraire
Soudain
Un visage blême
Intègre jusqu’au bout de ses nerfs
Le mauvais marché
De l’amour parental
Il les contemple s’agiter en fins de trimestres
La voila livrée en pâture
Entre Enclume et marteau
De choses extérieures
Pleines de griffes et de reproches
La cohorte des juges
La folie parentale
La voix des professeurs
En académie imbécile
Les mains pleines
Du régime Bananai
Du
Par cœur
Qui se chante
De clos en clos
De classe en classe
Tel
Un chant légionnaire
J’ai beaucoup crié
Ce crie rouge sortant de l’air bleue
Une peur bleue
Enfermé dans l’espace noir
Des pleurs sans espoirs
Des enfants
Sans martingales
Sans fées
Sans chemin de traverses
Sans autre choix
Que de respirer
Ou de ne pas respirer
Respirer
Ou ne pas respirer
Est la question s’impose
Dans le noir de la chambre
Exister encore un peu
Sur ma chaise
Plantée instable
Sur 4 tables
Les joues en feu
La jupe en flanelle
Je savais
Tous ces petits dessins
Anne en santiag
Anne en culotte
Le soir
Encore
Un soir
Dans le métro
Je serais raccompagnée
Par des petits hommes
Blessant comme pour la première fois
Ou en goutant
L’humiliation
Des jeunes filles
Comme un vin nouveau
Le premier plaisir de jeunes brutes
Respirer
Ou ne pas respirer
Le frôlement des peaux vipérines de requins marteaux
La violence en folie libre de mon père
Respirer
Ou ne pas respirer
Les nerfs en armées
Imposèrent leurs choix
Ma voix s’est éteinte
Puis encore
Le cerveau est un cheval sauvage
Il sut chercher
Des landes pour ses mustangs
Ses nerfs lâchés en libertés dans la plaine
Trouvèrent des mots arrachés aux bourrasques des vents contraires
Non
Des démons prirent la liberté de m’approcher
Chiens fideles
Ils règnent à mes pieds
Déchiquent à leurs tours
L’ombre
D’un chagrin
Le passé aussi
Comme une tour prise
Sans pitié
Dire encore
Sur « l’école »
J’ai rencontré le livre de Germain Bazin
Conservateur du Louvre
Son livre d’histoire de l’art
Là
Encore tout juste sauvé de ma cave
Un albatros a coincé son vol
A l’entrée d’une artère
Une graine à surgis
Péniblement
En cette terre de bruyère arrosée de pleurs
Les mots
Je devins une fille à mots
Un démon s’enroula
Comme une pousse d’haricot magique
Echelle
Entre terre et ciel
Alcool
L’alcool
Sera toujours le raisin
Fermenté
Un vomi de cimetière
L’alcool
Sera toujours
Une larme
Une rivière
Un fleuve
Des corps perdus
Je sais de vieilles tombes
St germain de Tournebus
Ou l’eau beigne
Les pleurs des tombeaux
Au gros des tempêtes
Par jour de chance
Os jeunes ou vieux
Suivent le ruisseau endiablé
Jusqu'à
La mer