Le ciel noir des nuits d’hivers
Un feu de carrefour
La neige tombe
Douce
Rouge
Verte
Orange
Personne
Ainsi le phare résonne
Pour lui seul
Inutile
Il illumine
Les petits flacons
Aux grés de sa fantaisie
C’est le phare de mon carrefour
Et je regarde
La neige multicolore
Dans une nuit insomniaque
L’insomniaque est toujours un peu solitaire
Un peu perdu
Comme ce phare
Perdu
Dans un dédale de croisement
De banlieues sans issues
On est toujours un peu solitaire
En banlieue
Expatrié des bétons et des cartons
Des vitrines inutiles, inaccessibles.
Il neige en banlieue
J’ai froid au cœur
Voir l’encre de la nuit
Voir le blanc du sol
Le temps se fige
L’horizon aussi
Le regard
Le souffle
C’est une mer glacée
Ou des tours s’échappent
Tels ces navires échoués et rouillés sur le sable de la mer d’Oural
Neige grise ou sable blond
Brulés par le vent
Emportés en dune
Ne peuvent laver notre ferraille
Et ces flocons dansants
N’offrent qu’une pause
Provisoire
Pour le voyeur
Dont l’âme s’étreint
Aux premiers rayons de l’aube.