dans la ville
je marche
toujours
les yeux ouverts
les mains
contre le vent
je sens les nuages
glissées sur ma tête
dans la ville
gonflent
les cœur des hommes
sur le pavé
battent les cœurs
vermillons
chaque seconde
brutalement
dans la ville
mes mains trainent
toujours sur des murs
que je n’entends pas
sur la brique
dansent des mots
infiniment purs
tes yeux sont d’or
des lèvres sont d’or
tes cheveux sont d’or
dans la ville
les yeux ouverts
les boulevards
vibrent
de directions perdus
de piétons emmêles
amoureux de leurs corps rouges
amoureux de leurs corps verts
dans les rues
les pas sont remplis
de marcheurs
aux cœurs ensemencés
de baisers espacés
dans la ville
la nuit je voie la nuit
qui passe
par les fenêtres
avec la solitude
une femme peigne ses cheveux blancs
une femme n'attends plus
aucun mots invités
aucune surprises
ni plus de caresses
ni même de remords
d'avoir trop jouie
mais ses yeux encore
se souviennent
de tous les fleuves
de tous les pleurs du passé
dans la nuit
ici
des étoiles habitent
sur le vêtement des tours
qui font la ville
Elle est
comme une grande vitrine
de notre galaxie
en promotion
les lumières raisonnent
les yeux réfléchissent
les cœurs
montent au ciel
pour rouler avec les nuages
aux premières tempêtes
dans la ville
les voitures
rayent
de rouge
le cœur des hommes
les lignes blanches
piègent les jambes des piétons.
tu me dit que ton cœur
est à l'abris
de toute improvisation
dans la ville
je crois que je suis déjà passée par la
a moins que ce ne soit ailleurs
je vole toujours un peu à coté
a coté
coté cœur
coté raison
pile
face
oublié le milieu
refuser la justesse
a coté de mes pompes
mais loin de toi
si hors de toi
que mon cœur
s'effondre
telle cette supernova
dont tu me donnas le nom jadis
je meure en avalant ma lumière.
dans ma bouche
s’est bloqué
un cil de toi
c’est ton cil doré
qui perce
mes mots
douloureusement
mais voila longtemps
que j'ai déjà jeté ma raison
j'ouvre la fenêtre
pour respirer
devant un arbre à peur
des oiseaux nocturnes
si sauvages
dans la nuit de leurs ailes
sur la ville
rougie la lune
pleine de pensées
roses
que l’on classe
entre x et x
dans la ville
les faubourgs roulent
c’est à ma troisième pensée sur la droite
de toi
que je titube
me diras tu un jour
pourquoi
je te croise
là exactement
je te tord
exactement
au fond d'un verre
plus vraiment plein
mais
que je recommencerais bientôt.
voila longtemps que je marche
dans la ville
sans toi
c’est sans doute
a part la fatigue
si usuelles aux âmes terrestres
la fatigue
d'une vue de la mer
un jour en été
mais sans toi
quand le ciel bleu meure de transparence.
tes yeux sont d’or
tes lèvres sont d’or
tes cheveux sont d’or
tu es tellement beaux
que j’en oublie
la raison
mes amours
mes amours
sont des impasses
plantés de panneaux
de passages obligés signalés
dans la ville
j'arrache au miroir les reflets
de ton regard
dans la ville
des hommes acharnés
dans leurs raisons
je porte
des lunettes terriblement obsolètes
pour ne voir à jamais
que des rues pavés d’obsidiennes
les empruntes des papillons nocturnes
l’ombre noir du vol des goélands
la mer saturée des roses coralliennes
des poussières de turquoise au fond des delta
la nuit mauve amoureuse
...
et
tes yeux d’or
tes lèvres d’or
tes cheveux d'or
que je n'abandonnerais jamais