La mésange
La fenêtre ouverte sur le ciel
Passe une petite ombre noir
Une petite âme frêle
Volète de toutes ses plumes
De la branche de l’arbre
Bientôt en fleur
À la mangeoire de mon balcon
Trancher d’un coup de bec
Les graines de tournesol
Tout petit
On sent sens le cœur
Qui s’agite
Frêle dans le printemps naissant
Si pris par les occupations de son espèce
Faire un nid
Trouver l’âme sœur
Couver
Protéger
Tant d’aventures
Pour un héros si léger
Rapport poids plume
Pour moi Gondzilla peut retourner à Hollywood
Moi, j’aime les héros
Toujours un peu frêle
Sur leurs pattes
Les mots manquent pour fêter l’oiseau
Pour un hommage
Emouvant
Comme un duvet d’oiseau
Trouver sur un brin d’herbe
Touché de rosée
On cherche dans sa tignasse
Reviennent des mots
De nos travaux
La poésie de nos sept ans
Créées la langue tirée
Les mots encagés par l’effort
A la fois dur et mièvre des poèmes d’enfants
« Petit oiseaux
Tu es beau
Devant mon chat, tu es un peu peureux
Mais, quand Il te vient un petit creux
Au premier jour du printemps
Tu accepte mes graines, petit gourmant »
La rime c’étais pas mon fort
C’était bancal
Voir foireux
Mais je devais déjà parler des mésanges
De toutes les petites choses
Nécessaires
A la survie
De nos grands esprits
Pris parfois d’anémie
Coccinelle, étoile de neige, éclats de jade
Déjà ma vie
Tenait dans un sac
De trésors emplis au fil des mes vacances
Tel un jeune sioux
Dans le pli d’un mouchoir
Au fond de la poche
Un peu de sable, un coquillage ne me quittait pas
Un souvenir du monde
Dans ma vie sous marine
Un peu noyée
Un peu malmenée
Coincés entre des mots d’adultes
L’école
Le gout de l’effort qui ne viendra jamais
Petite mésange
Je suis un tantinet faignante
De l’école
Je n’ais gardé
Que le gout de la récré
Tu reste, à vie, ma copine
Pour partager mes gouters
Je resterai là
A te regarder
Mener des choix que je n’ose avoir :
Faire un nid
Trouver l’âme sœur
Couver
Protéger
Je suis une adulte en grève de choix