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Billet de blog 20 mai 2016

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Comment je ne suis pas devenue (encore) écrivain

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Comment je ne suis pas devenue (encore) écrivain

Il parait que nous vivons dans le mythe, le culte de la performance

Une paresse naturelle m’a longtemps abrité du culte

Mais un paresseux qui dort est toujours un actif en sommeil

Il y a les chutes du lit

J’ai longtemps pratiqué la peinture

Et puis le prix de Rome me pendait au nez

Du moins, vu les préparations intensives de mon professeur

Je suis partie pour économiser un billet pour la villa Médicis, disons le clairement.

Désormais, je suis dans un atelier d’écriture, c’est plus cool.

Enfin, jusque là.

Aujourd’hui, nous en sommes à rédiger une nouvelle.

Je quitte Rome pour l’académie Goncourt, il y a du positif : économie de frais de tgv.

Ordre de mission : œuvrer  sur le mythe des civilisations perdues.

Un kit de fabrication nous a été expliqué

La nouvelle c’est un peu comme un plan Ikea, il y a des étapes à respecter, des chevilles à ne pas paumer. Dans le cas contraire ton histoire s’effondre et tu prends tout sur la gueule, exactement comme ma dernière bibliothèque.

Là, clairement, J’ai bétonné le titre

« L’ile maudite des reines de pierre »

C’est accrocheur, quoi qu’un peu hollywoodien

Je pense je aussi à des vieux titres de Tarzan

Et reine de pierre, sans doute des réminiscences de Pompéi. Normal, notre animatrice nous a passé des livres. (En peinture il y a  « el  professor », en atelier d’écriture, il y a l’animatrice, comme une animatrice de club Med, on se méfit moins)

Bref, j’ai inventé un titre balèze.

Reste à tricoter l’histoire, avec un titre pareil, ce n’est pas toto qui prend le train de 15h27 pour voir sa tata manger un fricot.

Faut trouver l’inspiration

Là, j’ai fait un truc personnel et traditionnel.

Un jour de grande disponibilité

J’ai écouté deux fois « symphonie militaire » de Bashung

Puis «  la superbe de » benjamin Biolay

Il était 8h30 du matin

Ambiance !

Si tu ne ponds pas un anti héros dans les 5 minutes qui suit, il faut rester au rayon pif gadget.

Mes antis héros sont alcooliques, normal, je le suis un peu.

Verre à la main, j’attaque

C’est le risque d’écouter Bashung au petit matin, on attrape sa cirrhose par procuration

Il y a des trières

Des reines

Mon héro plombé

Une ile

Un palais

Un jardin

Une malédiction

C’est pas le dialogue de guignol

Les reines sont toujours belles et promises à des sorts funestes

Les iles sont toujours lointaines

Les jardiniers toujours…des jardiniers

Les jardins, un chemin de calvaire

Une malédiction, un graal, une fontaine

C’est partie dans le désordre

J’ai décidé de faire deux tètes de ponts

Et de travailler pour qu’ils se rejoignent un jour.

Le héros a un canoë (oui, il est pauvre), je luis souhaite un sérieux coup de rame pour rejoindre en mer inconnue une ile encore moins connue

Retour aux reines, à la beauté

A l’ile, à la beauté

Donc retour à la mise en condition

Un deuxième verre ?

J’ai écrit toute la journée

A chercher la poésie des mots pour transmettre la poésie des lieux

Le soir j’ai mangé

J’ai tout gerbé

A inventer un passé aux héros, à inventer une psychologie au héros, à écrire ce qu’il fait, à censurer ce qu’il ne fera pas, à deviner ses pensées, à refuser ses pensés, à jouer le maitre des destins, le démiurge en plus petit, niveau pate à modeler

J’ai abusé

La tête dans une cuvette il restait  à gamberger  sur la notion du « trop » et sur le destin de l’écrivain.

Si je ne veux pas un destin à la Radiguet (bien que, coté âge, je suis vaccinée, le malheureux est mort à 20 ans)

Si je ne veux pas un destin à la Bukowski, Apollinaire, Nabokov,  etc., etc., il faut que j’organise « une hygiène de vie » avec jogging en vu et plus jamais Baschung le matin (et beaucoup d’autres)

Du thé, beaucoup de the, comme un anglais.

De l’eau, beaucoup d’eau.

J’ai aussi écrit en très gros, éviter de rencontrer Houellebecq surtout s’il va au café d’à coté, surtout s’il vient fêter avec Depardieu et Poelvoorde, le succès commercial de « saint Amour »

Voila

Conclusion

C’est duraille la vie d’écrivain, il faut faire de sacrés concessions et beaucoup bosser.

Pour mon héros, au cinéma, je verrais bien Matthew McConaughey

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