anne fontaine
étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr
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Billet de blog 20 oct. 2021

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Serais-je ce cœur de cendre

Ce ciel de décembre

Ou un mois de novembre

La jour des morts

Chez moi

C’est tous les jours

Dans le salon jaune

Trainent des dieux et des poupées

Des gommes

Et quelques tailles crayons

Oui ! celui en forme de globe

Oui ! celui avec une planète martienne et quelques billes

C’est dire que je suis une grande voyageuse

Tant

Que c’est pour croiser la lune

Tant que c’est pour pleurer

Entre les loups et les coyotes

Et tous ces peuples

Aux larmes étouffées

Ce sont nos digues

Qui lâcherons

Sous ces aires glacières

En porte restante

Des coups

Des gnoles

Des gnoles

Des oublis

Et puis cet os qui fait mal

Mais moins que toi

La solitude n’est jamais bonne

Reste la préparation des abats

Mémé savait y faire

Les bains maris

Les fritures

Les croutons

Le persil

Elle savait arranger les bouts des bouts

Elle qui fut perdue

Dans la solitude d’une nuit d’hôpital

La prison des violences

La lâcheté du sommeil

Le va et vient en sourdine

Le velours des rideaux

A l’étouffé

Nous fûmes étouffés

Et je pleure

Et je faute fautes d’orthographes

Et je bois trop

Et je pleure

Dans mes papiers d’aquarelles

Les papiers

Sont épais

Nourris d’eau

Par vague

Le bleu

Le noir

Sortis des moulins d’eau

Ils aspirent

Les fleuves des tiroirs

Les dernières lettres

Et les larmes

L’eau des lavandes

Ou la senteur de quelques marrons d’indes

Oubliés au fond d’un cartable

Mais c’est ainsi

Les morts nous emportent

Ou nous sauvent

Ou parfois

Viennent en passant

Comme leurs vies en glissant

Et si transparentes

L’onde sonne à ma porte

Mémé ne fut pas Willis

Piriou petit pois

Et moi pas raisonnable

Parfois

Dans un vieux cimetière

Un inconnu pose une pierre sur une dalle

Il sait

La pierre

La pensée

L’inconnu

L’inconnue du chagrin

Nos tombes

Nos eaux bénites

Nos cailloux

L’absence de certains

Le chant des autres

Reste

Une femme phare

Qui

Espère

Autant les vagues des mers normandes

Les flacons de neige abandonnés

Entre jardins et boulevards

Par jour de neige à bry

Chère mémé

Nous espérons la neige

En janvier

Des marrons chauds

Des épices

Du vin

Nous espérons

Des poires aux vins

Tes recettes de cuisine

Comme ce fut

Réconfortant

Tu diras

Que j’écoute de mauvaise musique

Tu diras

Que j’ai trop besoin de toi

Alors reste les fantômes

Jusqu’au fantômes des lilas anciens

Jusqu’au souvenirs de la dernière terre

Jusqu’à la douleur exacte

Sous l’os

La femme amoureuse

Dans la folie de l’amour

Donne des pierres

Je ne la jette pas

Ne la lâche pas

Cette pierre est mon âme

A moins

Que ce soit jour de novembre

Chez moi roule toujours des ruisseaux

Je suis une fille de pluie

Entre les herbes

Les rires et des regrets

Les herbes longues caressent les cheveux des filles

Un peu trop difficiles

Et jamais sages

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