Politique

Mes yeux

Mon cœur

Perdus dans le vague

Dans l’horizon

Des paysages

De ses lignes

De nos transferts journaliers

Tristes et quotidiens

De trains

De banlieues anarchiques

A la capital chique et soignée

Mes yeux

Mon cœur

Trainent

Ces caravanes

Ces cabanes

Longent les rails

 ces gens là

Ou sont ils ?

Le long de la seine

Verte d’algues

Grises de pluies

Je marche sur les quais

Le quai des arts

L’hôtel de la monnaie

Le sixième

Si confortable

Les livres

Aux images douces

Le confort de penser

Là sous le pont

Des abris en plastique

Ils se relayent

La nuit est froide

Et dangereuse

Cet homme qui dort

Sur la grille du métro

Voit

Dans le ciel

Les flocons

Doucement se poser

Sur lui

Inexorablement

Mes yeux voient

Mon cœur pleure

Mon point se serre

Ma voix est toute petite

Ma voix est si faible

Or

Tant la douleur fait hurler

J’écoute, je lit

Journaux, meetings

nul ne parle

du pauvre

du miséreux

du froid

de la faim

de la fatalité de naitre

pour tant et tant

Maintenant

je rêve d’un silence assourdissant

a déchirer les oreilles de tout ces sourds

d’un vertige

tant étrange qu’inhabituel

a ces professionnels de la gagne

Sentir soudain l’inconsistance d’un discours

par son âme

ô redécouvrir son âme

et le vide des mots

et la nudité crue

de la misère

qui efface

petit à petit

sous la poussière

sous la crasse

sous la peine

sous les larmes

L’homme

La femme

L’enfant