EPAmarne lâche mon âme !
Naitre en un lieu
C’est comme un film en camera 8
Le cœur embrasse d’une couleur jaunâtre
Le visage de maman, papa
Le grand père, la grand-mère
La maison en meulière
Le jardin
Le chien, le chat
Les poules
La colombe
Le jardin
Le parfum des lilas et des dahlias
Le dahlia en fin aout
Ne parfume qu’après l’ondée qui annonce l’automne
Et l’araignée bercée dedans, grosse de l’été
La Renault 4 du grand père à l’assaut de petites routes montantes
La stèle du comte de Potemas mort à la guerre
Des croix des stèles
Et mes 4 ans attachés à la fenêtre de la voiture
Comme ça monte
Il faut bomber
Là-haut
Notre potager
Les fèves
Les cerises
La balançoire
Peu de fleurs
Peu de fruits
Peu de parfum, d’odeur
Me laisse sans bruit
Je parle du bruit de la mémoire
De celle qui colle au cœur, aux nerfs, à la peau
Faut dire
Que beaucoup d’autres guerres
A petit feu amputent
Massacre mon coffre à jouets
Un jour bry fut réveillé
Trois vieux pruniers dans un parc public
Fleurissaient encore comme de vieux grognards après Waterloo
Là il en va des vieux arbres comme les grands pères
Des gériatres les emportent
Des spécialistes achèvent le boulot d’une mort mortifiée d’être ainsi assistée
EPAmarne , « l’âme dans l’aménagement » sera la dernière farce !
Et comme mon sang se serre au creux de ma boite crânienne
Je cracherai le vomi
Adieu nos pruniers anciens
Adieu nos cerisiers sauvages
Aux mésanges
Aux renards passant et vivant sur nos terrains en friches
Adieu l’aubépine et le rouge gorge dedans
Adieu la couleur
Adieu le chant du monde
Adieu le mystère des ronces sur des lieux interdits
Adieu le silence
Adieu la vie
Je veux dire une vie respirable
Où marcher quelques pas nous surprenait à regarder le ciel à son couchant
Le lierre
Les mûres
Nous sommes gris
Comme une mauvaise peste
Accompagne tristement cette triste épidémie
Nos espérances sont désormais lestées de tout le béton que chaque pore de ma ville peut accueillir
Non pas accueillir
Gaver
Gaver comme un canard du Gers
Et notre foie est gras de béton
A cracher des pierres pour chaque éternuement
A pleurer des larmes de fer
A se taper la tête sur tous les murs qui se construisent
A crier contre cette vague, ce chagrin qui nous gagne les yeux, le cœur
Et notre âme
Notre âme, epa marne fout lui la paix
Tu l’as déjà bien niquée
Et je doute que tu puisses offrir
Comme jadis mes lieux interdits
Je doute que tu puisses offrir une jeunesse heureuse à l’enfant de tes quartiers, de tes prisons….