La nuit quitte la terre a regret
Les feux clignotent
Les voitures s’agitent sur le boulevard
Ne prend pas froid, dit-on sous les toits.
Dans le parc
On n’entend plus les oiseaux
Les nids sont vident
Les toboggans abandonnés
Le jour se lève sur des écoliers blafards
Ils piétinent les dernières feuilles au sol
Leurs ors sont passés
Derniers stocks avant inventaire
Que reste t il de l’été ?
Une photo dort dans un tiroir.
Novembre
Le jour ne vient qu’au cœur du brouillard
Le jour s’en va qu’au cœur d’un crachin
Toute couleur est incertaine
Toute couleur est étrangère
Les villes s’habillent de gris
Le béton ne fait plus de quartier
Le béton assomme chaque coin de quartier.
Sous les néons des cafés
quelques consommateurs s’accrochent au zinc
avant la prochaine traversée,
dans cette terre froide et mouillée.
Ceux qui n’ont rien
se refugient dans les souterrains,
allongent des cartons sur les quais des métros.
Ces hommes à terre regardent les jambes
de ceux qui ont un but.
Passent les employées pleins de :
Courbes, graphiques, objectifs
Et :
Chinois, indiens, polonais
et d’autres encore
qui les poursuives avec acharnement.
Ils montent dans le ciel avec l’ascenseur
Mais s’essoufflent à chercher à respirer.
Très haut,
Les tours enferment gens
dans un ciel de plomb.
Tout en bas
Rikiki
Passe l’africain et son balais
Escamote les journaux
Vidés, froissés, jetés sur le trottoir
Il a froid
Avec ses gants de laine
Il est perdu
Dans le silence des quartiers d’affaires
Dans la solitude des urbanismes planifiés
Avec leurs arbres autorisés
Et leurs sculptures magistrales.
Il sait
Que les oiseaux sont partit aux chauds
Vers le sud, le soleil et la mer
C'est-à-dire chez lui,
Sauf les moineaux transits
Tout comme lui.
Dans la ville en novembre
pour l’homme
A moins que ce ne soit la femme
Qui posent son pas dans la rue
S’installe un sentiment lunaire
Ce n’est pas vraiment la nuit
Ce n’est pas tout à fait le jour
Mais c’est trop lourd pour être irréel
son cœur reste sans attente
tant Il sait être pris par l’hiver
son cœur est en dérive.
C’est l’heur
Mon ami
Où je devient ombre
Coincée
Entre le noir et le gris.