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Billet de blog 22 mars 2011

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C’est un triangle

Un triangle de trottoir

Avec juste ce qu’il faut de bitume

De grille de métro

De feux rouges :

Trois, à chaque angle du triangle

Pour qu’incontestablement

Nous sachions être à Paris

Au Paris même des lumières

Au Paris des fleurs et des sciences

Des sculptures de Lamarck et de Buffon

Servant d’assise à des pigeons rigolards

Là, aussi, coule la seine

Et le souvenir d’Apollinaire

Les bateaux bennes brassent leurs touristes

Dans le jardin

Les enfants rient en croquant des gaufres

Les singent crient en épluchant des oranges

Au manège le dodo tourne en rond

Toujours, toujours, obstiné

Et dans le triangle exactement

S’étale l’homme au trottoir fixe

Sur quelques cartons

Une bière à la main

Il ne bouge plus

Chacun va à sa promenade du weekend

passe

Et moi aussi

Nous passons

Devant l’homme abandonné

Dans le dernier stade

Le dernier degré d’existence

Celle où seul le souffle demeure

Et encore

Bien frêle

Comme à contre cœur

Ainsi git l’homme écartelé entre trois feux rouges

Ce n’est pas le seul

Ici la dissolution de l’homme est permise

La bas,

Elle nuit aux paysages et aux hommes du pays

Aux croquants et aux croquantes

Qui ont la puissance

Et le pouvoir des règles dites lois

Et la sagesse économique

Aux faubourgs

A la seine

Ceux que cette sagesse efface

Et ce que cette justice, aveugle, par principe

Ne saurait voir

hors la vue des fils, des filles, des enfants chanceux

Au grand jamais

Pour qu’aucun d’entre eux

Dans une minute grave et lourde

tende la main

écoute

Ce râle

Ce chant réservé aux trottoirs

Pour qu’enfin

Ils contemplent

Sans carte, sans map monde, sans courbes , ni graphiques

Les corps des hommes oubliés

Par le savoir économique.

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