Au printemps
A paris
Avec de la chance, brille le soleil
Il donne des éclats à l’eau des caniveaux
Et l’eau, des couleurs aux pavés
Mes talons se fendent entre les pavés
Mes talons raisonnent sur le pavé
Sous les pavés
Je n’ai pas connu le sable
Car mon bac à sable était à bry
Sous le sable
On trouve de vieux, très vieux coquillages
Entre ces pavés et cette vielle mer :
Des corps.
Passent les corps morts de chagrins d’amour
A choisir j’aime encore que ce soit le cœur qui déraille
Des corps
Des corps de famine révoltés
Puisque le printemps
Apporte
Espoir et famine
Puisque des hommes apportent des fusils pour toute réponse
Entre le pavé
Et les coquillages
Reposent
Des hommes, des femmes, des enfants
Mais Paris marche
Une glace à la main
Nos beaux jours sont cours
Nos beaux jours sont rares
Dans le caniveau
Un sac en papier et quelques cerises
Nourrissent les moineaux comme les corbeaux.