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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 22 mai 2018

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la fille qui ne valait rien

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La fille qui ne valait rien

Dans le miroir

Blanche

Fantôme vivant

Peau translucide

Cœur immobile

Le miroir

Peine au reflet

De ta peine

D’être une fille de rien

Etre une fille de rien

Me direz-vous

C’est rien

Gratuit

Est le vent sur la peau

Le soleil sur la peau

La lune dans le ciel

Pourtant

Etre rien

C’est l’enfer sur la terre

La parole même

Me direz-vous

A la liberté des lucioles

Non

La mienne gratte ma gorge

Comme un vieux pull

Crache un peu de sang

Aussi hémophile de mes sens

Je me suis tue

Ma parole

Est une pluie de l’esprit

Me direz-vous

Les larmes aussi sont gratuites

Comme le rire

Larmes et rires vont sans doute sans compter

Dans une vie peu avare de fêlures

Je porte plus d’eau

Qu’un nuage d’orage sur un champ de blé

En fin d’été

L’été finissant

Celui qui colle aux basques du promeneur

Cette ombre brume

Longue à l’infini sur les chemins de pierres

Et emplit le regard de l’errant

L’horizon fou des corbeaux noirs

Sur un chant de blé

Ceux même

Aux sanglots longs

Qui blessent mon cœur

D’une langueur

Monotone

Le souvenir même est gratuit

Je suis une fille de rien

Douée de malfaçons

La société s’accorde à 819 euros les reprises sans garantie

La femme mariée s’en voit renvoyée au mari et à son salaire

Si celui dépasse le 1638 mensuel

Elle est une fille de rien

Faute d’être d’une fille de pas grand-chose (elle déjà une fille niée)

Trop peu pour vivre seule

Sans solution pour la femme à la maison

Qui doit négocier sa bulle de survie chaque jour

Je passe sur les frais de psychothérapies, d’aérothérapies

Les dépassements d’honoraires

Le trivial de la folie

Une foule de professionnel là rassure sur ses performances

C’est leur travail

Mais c’est difficile d’être un être humain

Sans pièces au fond des poches

Sans le désir personnel d’acheter un journal ou une religieuse

Là-bas un homme hoquette

Vomi sa bière sur le sol d’une rue

Nos villes sont emplies d’hommes ou de femmes couchés

Leurs corps délavés, désaxés, massacrés, niés

Ecrasent leurs ombres entre un vieux manteau, voir une couverture et le bitume

Leurs vies s’étouffent entre trottoirs et détritus

Parfois

Ils émèchent à peine sous de vieux journaux

Qui racontent les mariages princiers, les dividendes et même parfois un peu l’augmentation du prix du gaz ou de l’essence

Le cout d’un Smig

Et là-bas

S’agitent

Une race d’imbéciles arguant de la sacralité de la vie

L’enfant jésus dans son étable

Entre l’âne et le bœuf

Pourtant ce sont toujours les mêmes faubourgs

Qui transforment les bébés en clochards

Sdf

Fous

Demandeurs d’asile

Délinquants

Oui

En vérité

La vie est un miracle.

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