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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 22 octobre 2016

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ici

Dans un nulle part

Je suis allongée

Les yeux grands ouverts

Plantent leurs cils dans le ciel

Des nuages miroirs

Lâchent leurs pluies

Sur mon corps

Le ciel

Lave

La mer

Dans un nulle part

Je suis une respirante horizontale

A la pensée diagonale

La pluie alcaline

Arrose mes rêves

Une chose pousse dans ma tète

Une graine

En forme de haricot

Tricote

Des lianes et des feuilles

Escalier

De la terre et du ciel

J’autorise

Mes mains

A entrer en terre

Parler aux morts

Ceux là

Ont d’autres racines

Blanches et molles

Invisibles

Elles trainent en étoles

Flottant

Autour des coups de cygnes

Des enfants sauvages

Jadis

Des ogres

Plantait des jardins

Tomates, haricots, cerisier

Jadis les ogres creusaient des balançoires

Il promenait sa petite fille blonde dans la 4 ailes

Elle riait inconsciente

Du temps

Du temps historique des chroniques familiales

La rancœur, l’envie, l’avarice

Mais tous champs

Abritent

Ronces, orties, digitales

Fleurs d’ombres et d’oublies

Ici

Dans un nulle part

Je suis allongée

Les yeux grands ouverts

Plantent leurs cils dans le ciel

Des nuages miroirs

Promènent leurs pluies

Sur mon corps

Dans mon songe

Pousse des lilas

Dans mon sang

Un alcool de parfum de lilas mauve

A pénétrer bien au delà de l’artère

Dans les os : lilas

Dans les nerfs : lilas

Dans le ventre : lilas

Grandies

Les petites filles

Avalent l’oublie

Les mains chargées

De Ronces, orties, digitales

Elles vomissent des lilas vengeurs

Alchimie

L’homme en méfiance éternelle

Nous appellent sorcières

Nous les porteuses des chants passées

Homère fut il homme ?

Les femmes furent pleureuses

Sabordant

Arrachant

Leurs cheveux

Morceaux de peaux

Pièces de cils pointus

Sur le chemin des morts

D’os et d’or

Incantations

Eternités

Mode d’emploi

La pleureuse

La vestale

Se donnent

Déchirant

L’air invisible  de leurs griffent de sang

Pour le chemin du mort

Balayer les petits cailloux

De leurs mains saccagées

De leurs mains sacrifiées

Mais la balade

Le chemin du mort

Sans cesse recommencé

Au milieu de nuits de feux

Ce chemin de mort

M’habite

Serais les larmes d’un autre

Que je ne cesserai

De verser

Douleur hémorragique

D’une peau décidemment trop blanche

Je suis de cette histoire ancienne de liens brisés

Ariane fût

Morte de si longtemps

Qu’un seul fil édenté

Donna

Une toute petite berceuse

Je suis cet esprit déchiqueté

En petit morceaux

Par un griffon antique

Devant la bâtisse

Je creuserais bien

Comme un basset

Comme un renard

Comme une taupe

Pour retrouver

Un reste de maison ancienne

Archéologue de mon enfance première

A la recherche d’une dent d’ogre

D’un mouchoir à carreaux

D’un verre de rouge

Ou d’un coquillage

La boite a bijoux de grand mère

Beau

Comme un trésor de mer

Psyché étonnante

Je dessine

Des memos

Piégés d’abysses

Est-ce la mer que je suis obstinée à avaler

Est-ce le silence qui tue ma gorge

L’alcool

Est une vie sous marine

Un serpent de mer ponctuel

Pique

A des heures inusagées

Post it

A coincer

Dans le vent en ribambelle

Se méfier des nuages miroirs !

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