Dans la rue, bonnes affaires et promotions vomissent jusqu’au trottoir,
et les yeux toujours hypnotisés par les couleurs et puis les mots, les mots :
Extraordinaire ! Jamais vu ! Déstockage massif !
Mots magiques des marchants, sonne la tirelire !
Les pieds marchent, vite, vite, à l’aveugle, sans voir le sol,
au sol ceux que la vie fait tomber à terre.
A moins que,
Cette chute déborde aussi sur le lieu dit public.
Dans la cabine de téléphonique que nos portables personnels pour nos mots personnels semblent mettre au chômage, dans la cabine téléphonique ouverte gisait martelât et oreillers :
Tout petit f1 de la dernière pauvreté.
Ou était-il ?
Sur une autre ile de cartons ? dans une autre poisse ?
Quelles mers, quels vents et quels dieux portaient l’Ulysse de nos désastres économiques ?
Dans la cabine téléphonique, tu avais laissé tes sacs que nul n’ouvrira. Qui ouvrira la mémoire d’un sans abri ? qui par tes yeux verra la pluie tomber sur la ville, les fruits dans les caniveaux, les hot dog dans les poubelles, les jambes des passants fuyant dans un écart la contagion de la misère, du pas de bol, et enfin, la truffe du chient de compagnie, la seule chose un peu chaude, un peu complice.
Dans la rue l’heure marchande régnait en maitre, notre royaume de chiffons pour être la plus belle, de celle qui attire et qui attire le cœur et les regards.
Dans la rue s’était absenté l’homme exclue des cœurs et des regards.
Dans la cabine téléphonique des mots peuvent sauver des vies :
ou es-tu ?