Dans l’océan des nuits d’aout
Nos corps à la dérive
Je te tiens la main
Rageusement
De peur de me perdre
Moi, l’égarée des jours
Dans l’ombre violette de la chambre
Ultramarine ou pourpre
Douce ou violente
Je me repose de soleils trop ardents
C’est l’heure où tout se fige
La lune, la proie, les cris
C’est l’heure du cœur qui appelle
où le voleur passe le mur
la lune est reine
feulent les chats en batailles
dansent les fous ardents
Dans la maison
Reposent les meubles
A nos pieds dorment nos draps
chiens fideles
Dans la chambre murmure la nuit
et toujours je m’agrippe a toi
effarée de tant de luttes sous la lumière
tu devras me parler longtemps
pour que mes doigts l’un après l’autre se desserrent
dans la chambre close
dorment les gisants de chairs
aux mains unis,
dans la chambre douce,
mon cœur repose enfin.