La chèvre, le bus et quelques effexor…..

La chèvre, le bus et quelques effexor…..La chèvre, c’est mi.Butée, de chez Seguin, pour qui l’essentiel est de raconter, piquée de Don Quichotisme, assise sur ses principes, aveugle aussi par principe, libre d’avancer sans voir le fond, la profondeur des ravins.Je ne conduis pas, je ne conduis pas ou je tue tout le monde, sans faire exprès (par ces temps de massacreur volontaire, je précise) (mais je veux bien faire des stages dans des lieux choisis) (à tout prendre ma conduite est une forme de terrorisme)Donc humaniste, philanthrope, je prends les transports en commun, voir extrêmement commun même, jusqu'à l’étouffement sur toute les lignes de RER (Les tendances lourdes du marché de l’immobilier semblant être plus étudiées que les besoins en infrastructures, qui sont donc faibles, par voie de conséquence. Normal, j’ai grandi en regardant les Shadocks à l’ORTF, nous sommes un pays de Shadocks, avec des professeurs Shadockos en économie)Du reste un prix , le Shadock d’or, devrait être remis aux meilleurs prévisionnistes économistes et politiques du pays ( j’ai un lot pour un « politologue » de l’express « , journal qui s’acharne a accomplir sa mission d’instruction des masses, privés désormais de pif gadget) (leur chronique politique est le gadget ) ( j’attend également le guide des meilleurs établissement de CAP de France, ou le guide immobilier des plus beaux logement sociaux en ile de France…)Donc je suis une chèvre qui prend le bus pour ne pas tartariser tous le monde et qui lit l’express par-dessus l’épaule de mon voisin pendant qu’il me colle sa serviette dans les reins, pour le principe. On ne partage pas un journal, surtout libéral.Je suis une chèvre fort étonnée d’arriver au presque printemps sans tomber sur un gros virus du type grippal (je précise pour les mal pensant), le truc, qui fait monter au ciel en quelques éternuements (je suis toujours dans le grippal ou un bidule annexe voir assimilé)En vérité, j’ai beau prendre le bus dans la station du moteur économique de la zone Est : à Noisy Le Grand, donc, j’attends le 120 en baignant dans une mare noirâtre.Description rapide :Un centre commercial, des tours, des sièges sociauxUne station de bus :VétusteTrès vétusteEntretien : négatifNettoyage : négatifNégatif veut dire jamais, jamais. Pourris de choses biologiques à état de déliquescence variée, mûre pour une étude scientifique sur le thème de….retrouvons nos mouchoirs des années 80Seul aspect sympa, la compagnie des animaux ! On s’attache. Nul doute que je suis à la centième génération de pigeons, rats, cafards, araignées (les toiles s’agglutinant au fil du temps) . Par ces temps de solitude , ces compagnons d’infortune comptent.Donc, je patauge dans un lieu allant du sal au très crade et même carrément sordide, qui desserre un centre économique calmement indifférent.Bref, l’heureux endroit des virus.Les tours et le sordide, nous survivons.Les tours et le pourrissage, version baudelairien, l’exposition de viscères et de vers sous nos yeux. Non, Baudelaire n’est pas à sa place malgré la présence d’un agitateur de culture dans le centre commercial, en l’occurrence de culture bactérienne.Mon idée sur notre classement économique mondial, est qu’a force d’efforts, nous tiendrons encore la dragée haute à l’inde, mais pas dans la discipline choisie.Qu’il me parait indécent de ne pas voir que le manque d’hygiène, partout rampant en banlieue , est un beau signe d’analyse politique. Ou est la serviette ? Et de voir s’étendre les eaux de pluie noirâtre sur le quai. Alors je prends l’air digne des mouettes sur leur déchèterie. Je dois a mon Effexor de penser aux mouettes à la vue d’un sac en plastique flottant, claquant dans l’air du soir.Je pense aussi à la mer qui monte, à ces personnes sur pilotis dorés, indifférents aux zones saccagées, car pensant à l’échelle mondiale, en jet : elles pourront bronzer ailleurs…ailleurs que sur cette marée noire banlieusarde abandonnées et cordialement méprisées.Enfin à tous ses banlieusards lassés, usés, qui ne trouveront plus force de voter à force d’indifférence.