Quand je prends une aile dans l’œil
Ça fait mal et je pleurniche
Cupidon passe
Le réanimateur vient
Quand je prends une aile dans la tête
C’est le désastre
Inévitablement une plume se coince dans ma gorge
Et j’étouffe
Et il vient
C’est fou ce que l’on peut cracher de duvet dans une ambulance
Comme l’ambulance est rapide
Et j’aime les lumières qui cafardent
Cupidon désastreux s’excuse
Fallait pas
Mon gardien est là
gardien de musée
la salle du cœur
la salle des pensées roses
les oubliettes à tortures intimes
et de tout un tas de fourbi
où l’on pourrait bien trouver un canard à roulette
abandonné dans une vieille serre
avec la buée de l’aube tout autour
et les couleurs du lilas
mais je m’égare.
le gardien, donc,
Avec son trousseau son plumeau
Son infini patience avec les toiles d’araignées
Et les toiles tout court
Avec son plumeau
Contre les plumes de cupidon et tout le bazar
Tout déménage et vole
Jusqu'à ce qu’enfin
Le temps retombe
Avec la poussière
J’éternue encore
Mais c’est le printemps
Juste le pollen, le foin
l’habitude
L’aile des anges.