Elle me dit
De dire la violence
Elle me dit
Des mots polis
Dans un monde polis
Précise la violence
Comment c’est fait ?
Je lui dis
La violence est sans nom
Comme le mal
Elle me dit
Mais encore ?
Je lui dis
Voit
La table
Les chaises
Le mur
Ce qui se casse
Ce qui se brise
le sang qui s’écorche
les lèvres qui s’explose
ses yeux perdus
si perdus
le vide des mots que l’on entend plus
Elle me dit
ah bon ?
C’est donc cela
je n’est pas cassé
la table
les chaises
le mur
et le sang est resté bien solide entre mes joues
j’ai attendue
les mots battant dans la tempe
je suis sortie
les mots coincés dans la gorge
je suis sortie
dans le métro
les hommes mouraient
dans la ville
les hommes étaient seules
dans ma maison
j’ai rendue
les mots
la violence
le sang
et toute ces convenances qui a giclés contre le mur
avec toute cette force du dégout
dans le vins à bulles
j’ai vu le soleil
l’avion dans le soleil
les bulles et le soleil
danser avec les mots qui sortent
c’est la rééducation des sentiments
mais
nos âmes profondes
nos monstres marins
ce calamar tapis
ne sort
qu’a l’obscur de notre folie
la folie
la folie qui bousille
les tables
les chaises
les murs
et du sang qui se répand comme un jour de fête
carnaval des méduses brulantes
de vomir
vos dictionnaires
les gants des gens biens
aux petits mots justes et étroits
et les petits godets plastiques d’eau blanche
les corrections, les rééducations
tout ce qui remet droit
comme cet arbre de rue
que l’on torture à force de tuteur
et qui gardera trace de chacun d’eu
aux creux de son écorce
dans la résonnance des feuilles
à chaque souffle d’air
maudira le jardinier
pour m’envoler
ballon
dans les sols lunaires
ou martienne
qu’importe
l’essentiel
le voyage
la dérive
sans boussole
puisque
car
j’ai bouffé l’aiguille
et ne la cracherai pas