Quand le matin ressemble
Aux jours d’automnes
A la mélancolique sérénité
Offerte
Des feuilles de joies
Se ramasser
Se cheviller
Et puis mourir
Comme les dernières mûres d’été
Les fruits d’automne
Sont délicieux
Dans leurs pattes de fruits
Pas de blague
L’automne
Rappelle toussaint
Et tous les morts s’en vont
Prendre une place à la patinoire
Mangent des barbes de papi
Et des pissenlits glacés
Pas de deco’n
Nous sommes en peine saison
Des écrevisses et des Ophélie
Elles creusent la glaise et les fadaises
Toujours
À la recherche d’une eau pur comme l’amour
D’où
L’échec
Raide
Comme une équation mathématique
Noyée dans un verre de vodka
Trop d’échec
Ont lâché leurs pièces
Sur le tapis
Les damiers se tendent
Et ma vue tangue
Scarlette bouffe le baobab
Et moi
Je bois trop
La recette du succès :
Une petite fille
Une petite chatonne
Un petit bout d’arbre
A chacun rêves et espoirs
L’arbre, dépasser les dix centimètres :
Même les baobabs doivent
Transpercer vivant
L’heure
D’être
Indestructible
Notamment survivre au festin du felin
La chatonne
De sauter assez haut
Pour se farcir
Ce que maman appelle
« Un jardin d’hiver »
La petite est prête à en découdre avec la vie
Les accidents d’hiver
Ne l’effraie pas
La petite a de l’ambition
Comme on dit
Pendant ce temps
La petite fille lit des légendes
Dont elle change toujours la fin
Le sucre
L’amer des coups de dés
Dans son cœur caché
La belle dormante
Oublie son temps sur des chevaux sauvages
Des cygnes noirs
Tire les cartes
Et des métaphores liquides
Des deltas
Enflent sous le ciel
Tendues
Comme des toiles de mercure
Tout ça petitement ((bien sûr)
Enfermé
Dans la seconde
D’une pendule
De l’horloge
Dans cette étincelle soudain soulevée
Dans un âtre plein
D’une buche offerte aux feux
D’une enfance, d’un hiver en Normandie.
 
                 
             
            