Les bulles sans savons
Sont sauvages
Aux pays merveilleux
Des os internes
Sommes-nous
Intermédiaire
Intermittents
Des poissons volants
Comme des êtres
Hors de l’eau
Quoi que l’eau
Est minéralisée
De tout miracle
Sommes-nous des êtres fragiles
Seront nous soignés
Seront nous corrigés
En mon corps
Des vertèbres dévissent
Les mots
Songent
Des prolongements inconnus
Mes mots sont des chevaux sauvages
Mes nerfs
Ne se réclament
Du vent sous la brume
Du chant
Des loups
Des coyotes
De vieux indiens
De vieilles femmes, de celles qui savent
Le reflet des lunes
De la fragilité
Des jeunes poussent
Dans un lit de marais
Sommes-nous de simples fous
Sommes-nous des simples
De tous nos sens
Les matheux
Les lettrés
Les irréelles
Le trottoir
Mon trottoir est une boucherie
Quand je marche
Je marche entre les morts
L’eau tombe en cercle sur les trottoirs
Des cartons se délitent
Plus recyclables que leurs propriétaires
Et le silence
Nettoie tous
Démocratie hygiénique
C’est la pensée qu’ils mettent
Sous électrochocs
Des enfants brulent
D’autres lâchent la corde
Des plus vieux pissent dans leurs cotons au fond de leurs métros
Il n’y a pas de paix
Que seule on s’impose
Je ne connais de paix
Sans artifice
Mais je connais tant de silences
Dans ces voies de cimetières
Mais nous sommes en hivers
Oui
Nous sommes en hivers
…