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Billet de blog 27 juin 2022

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L’échec des jours (sur l’appel à la grève des psychiatres hospitaliers le 28 juin)

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L’échec des jours (sur l’appel à la grève des psychiatres hospitaliers le 28 juin)

Au matin des 100 verres

Tu appelles

Comme une guêpe

Au fond d’une prune capiteuse

Le nectar prend à la gorge

Mais ta voix est sans écho

Les petits drapeaux des cocktails

Inexorablement

S’enfoncent dans des antarctiques

De glaçons morts

Les minutes s’égrènent

Telles un chapelet

Le cerveau

Compte

Le poids de ses madeleines

Transpercées au cœur

Par l’aiguille de l’horloge

Nos vieilles olives mouillent encore

Jour de chance

Des appels et des appels

la trompe marine s’abime dans le ressac

Dans ta guerre éternelle

Les vigies s’espacent

Peu importe la vague

Comme un noyé

Tout se termine par le silence

Je connais des coquillages

Plus en échos de nos questions

Je connais des cannibales

Plus en appétit devant nos cervelles farcies

Nos bras s’agitent

Dans un brouillard toujours plus aveugle

Sans reflet

Les glaces s’indiffèrent

Plus encore

Nos dérives sont solitaires

Sans carte

Sans capitainerie

Nous ne battons pas le drapeau des contagieux

Mais perdons nos âmes à l’égal des lépreux

Les cinq G sont désespérés

Feras tu grève ?

Rompre avec l’habitude de tenir

Qui ressemble de plus en plus à du semblant

Donneras-tu une journée

Pour arrêter et nous regarder

Tu es extenué

Nous sommes abandonnés

Il y a des programmes communs

Nous partageons les mêmes murs

Les mêmes murmures

Les mêmes impasses

Pierre après pierre

Notre écosystème s’asphyxie

Nous nous ressemblons

Jumeaux improbables

Nous ressemblons

Aux grains de sable blanc sous le soleil

Jadis vivants

Aujourd’hui

Démembrés

Notre écume des jours

S’étouffe de mélancolie

Nos appels en échec

Tient le ciel

Bien au-delà

De nos lunes inconditionnelles

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