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Billet de blog 28 novembre 2015

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Le tombeau de Wilde, balade au Père Lachaise

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Le tombeau de Wilde, balade au Père Lachaise

Dans un ciel de nuit

Quand la lune éclaire la lande

J’aime

A voir vagabonder mes rêves

Entre chiens et loups

Ma tète penchée

Livre à l’océan profond

Des pensées nocturnes

 D’étranges chimères  mêlées aux lys des rivières

De longs songes monocordes habités  de serpents rouges et noirs

Ne jette pas de pierres

Aux charades amoureuses

Un jeune homme pris d’alcool

Flotte entre chiens et loups

Autour

Dansent les lutins malandrins

Et tous les elfes d’Irlande épris de coquineries

Ainsi

Il donna

Le premier baiser

Au premier vaurien de trop bonne fortune

Sais-tu

La couleur nacre

Des chairs proscrites

Sais-tu

O combien

Les baisers sont des larmes de glace

 Transpercées de mélancoliques sortilèges

Là exactement là

Sous la joue

Ou sous la bouche

L’amour est entré en guerre

Puis

L’horloge battit des yeux

Le temps s’inventa

Un jour tu embrasses

Un jour ne n’embrasse pas

Les baisers

Sont comme les papillons

Incertains  comme les promesses

Un jour tu embrasses

Un jour te n’embrasses pas

Désinvolte

Tu sautas à la marelle des jeunes filles

Mais beaucoup plus

Tu jouas aux jeux sauvages

Des  jeunes cygnes

Aux fonds bombés et têtus

 Perlés de sueur

Le bonheur

Sérénité effrayante

 Rayonne comme un lac

Et l’eau glacée sucre les corps des baigneurs

Dans l’eau sombre les algues enlacent les corps

Les mots succèdent aux mots

Désinvoltes

Par en-dessous

Se trament les fils

De secrètes aventures

Obsessions

La couleur nacre des proscrits

Tes amours

Mi-chair

Mi-poisson

Mi-malédiction

Un chat noir passa sur le drap du lit

Frôla une jeune main assoupie

Le chat noir raconta tes secrets

Aux diables et aux dieux pleins d’ennuis

Mais d’aucun ne lâcha le cornet à dés

Des destinées humaines

Un chat noir raconta tes secrets

Aux hommes pleins d’ennuis

Qui dressèrent tribunal

Les diables et les dieux

Soufflant implacablement

 L’intrigue et le jugement

Apeuré, blessé, proscrit

 Tu te sauvas

As-tu longé

Ces roses rouge fleurissant

Sur les murs des faubourgs ?

As-tu senti

Ces autres rêves d’amours

D’un autre peuple

Ces rêves d’amours et de liberté grandie de fraternité

Là tu t’abritas

Rues de Paris

Rues rebelles

Le pavé cultive ses souvenirs de révolution

Rue de Paris

Ce soir

Sur le pavé parisien

Gisent des jeunes gens

Espoirs fauchés : avenirs, désirs

 La liberté d’être

La liberté de devenir

Le bonheur git

Cerise écrasée

Dans la rue sanglante

Ô Plaisir d’amour

Dois-tu  toujours duré qu’une saison ?

La litanie des guerres

La haine comme un noyau

Poussée dans des cœurs frustrés

Implacables dans leurs sombres oracles

Ce gout des prophéties

Qui repoussent de siècle en siècle

Telles les ronces

La fleur des terrains vague

Ce gout des prières

Hypnotiques

Pour des âmes en déshérences

Perversion spirituelle

Où Dieu est bien loin

Où dieu pleure devant ces vieilles idoles

Armes  toujours plus révérées

Là chacun cherche

Ses morts et ses chansons

Les fleurs souffrent

Et l’amour a mal

Pour toujours

Le désir d’amour semble abandonné

 Aux  cycles implacables des guerriers

La bise brise la ville

La misère trempée de l’hiver

Ronge la rue

L’indigent meurt toujours dans l’indifférence

Aux bords du canal

Des étrangers transis essais de se chauffer les mains autour de braseros

Fuirent des lois brutales

Fuirent des assassins

Ils vont de ville en ville

Chercher un asile

Me revoilà en promenade

Devant ton tombeau

Le Père Lachaise en hivers

Temps suspendu

Que n’a t’on semé des cerisiers

Dans le cimetière où tu gis

Pour arroser de fleurs blanches

Tes rêves de baisers inassouvis

Homme de plume

Au cœur insaisissable

Homme malin

Brillant de chutes carnassières

Tu sais plus que tous

La dure vie des mecs

Réduits aux cachettes

Dans le cimetière

Tu fais semblant d’être mort

Pendant

Que des chats noirs

Font semblant

D’être fort absents

Sous les fleurs de cerisiers fantômes

Vois l’anonyme androgyne

S’approchant

Ajustant sur ses lèvres un rouge

Rouge baisé

Puis délicatement embrasser la pierre

Ta pierre

L’amour du sexe

N’a pas de sexe

L’amour ne nait pas plus

Au sud des boussoles

Que dans le nord des pléiades

Le cœur en chamade

Vole vers l’infini

Toi 

Enfant

Jeune homme

Homme

Tu attends

Dans ton tombeau blanc

Tes hommages

Un baisé d’amour ajouté aux baisés d’amour

Et

Enfants

Jeunes hommes

Hommes

Adorateurs

Accordent cet hommage

Un baisé d’amour ajouté aux baisés d’amour

Le désir a son pèlerinage

Sous la lune

Toujours charmante

Par chagrin exceptionnel

On peut voir danser

Des lutins malandrins

Des elfes licencieux

Dieux

Diables

Chats

Là ou tu reposes

Amant au cœur léger

Ici J’aime

A vagabonder mes rêves

Dans ce cimetière du père Lachaise

Mes pats incertains

Dérangent  à peine le royaume des chats noirs

Qui sur ta tombe

Se battent

Et s’aiment

Rageusement

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