Cet homme assis sur une chaise pliante
Une guirlande autour de son panneau de carton
Une radio à piles dézinguées
Un air incertain
Piaf pour faire la manche
Une jeune femme
Transit dans son parka
Assise sur le sol
D’un froid sans pitié
Une femme et un godet
Une vielle dépenaillée
Vivant dans ses tissus, robes, chemises, foulards, crasseux
Les jambes lourdes
Des jambes éléphantines coincées dans des chaussons de feutre usé
Sur les bouts de quai des grandes stations
Ils vivent en bande
S’insultent ou s’entraident
Roulement de celui qui demandera
Les euros
Les yeux fermés de pochades
Le nez cassés
La vie cassée aussi
L’odeur qui plus surement, que leurs têtes d’ivrogne incurable,
Les isole
La voix brisée, la gorge en nicotine
Les mains noires, des ongles vieux de cents ans de solidad
Ou restent l’humain ?
Dans sur ses jambes tremblantes
Des visages du quotidien
Ligne 6
Ligne 9
RER A nation,auber
Visages
Ils apparaissent
Ils disparaissent
Mon regard passe
Glisse
J’apparais
Je disparaitrais aussi
Si proche
Si lointaine
Comme un cancer de l’âme
Ecorce creuse
Je disparaitrais
Aussi
Dans une sorte de grand siphon
Aspirant la misère universelle.