Notariat, mon amour,
Oui c’est une déclaration d’amour que je vous fais aujourd’hui !
On nous parle de chiffres, de revenus, de finance, de rémunération juste, de melting-pot des gens du droit et de la finance, bref du mariage de la carpe et du lion…
Moi je voudrais vous parler d’amour… pas fleur bleue… quoique, non juste de l’amour de son métier.
Ce métier qui me fais me lever le matin (trop tôt à mon goût), qui me fais rentrer tard (trop tard mon goût) et sans que cela me pèse parce que ma journée est passée à faire un métier que j’aime.
Alors d’accord parlons chiffre… et je vais schématiser, la moitié de mon temps je travaille à perte et alors…, je le savais quand j’ai signé, c’est le côté officier public, qui agit pour le bien public ou plutôt pour le bien de « petites gens », parfois dans le désarrois, parfois en quête de réponse, souvent perdus et que j’aime à accompagner et que je ne néglige jamais. L’autre moitié du temps je fais des dossier dit « rentable » et la troisième moitié de mon temps je la passe au téléphone (satané instrument)… trois moitiés de temps …cela prend du temps ! Voilà c’est ma vie professionnelle et je l’aime ainsi.
Oui, je gagne correctement ma vie, bien loin de ce que l’IGF indique dans son rapport sur les notaires… et alors, je ne suis pas malheureuse !
Mais je m’inquiète quand je vois que mon fils ainé ne pense qu’à partir de France et que le second se pose des questions…Oh je suis rassurée ils seront formés à tous les niveaux et pas aux frais de l’état.
Mais c’est inquiétant ce besoin de partir! La fuite des compétences… combien de jeunes s’expatrient ainsi ?
Que des jeunes se disent qu’en France il n’y a pas ou plus d’avenir, que la paperasserie est telle que ce sera mieux ailleurs, que les freins sont à tous les coins de rue et que surtout l’Etat est partout, règle tout, gère tout et que monter sa boite relève de la gageure …
Sommes-nous perdus ?
Avons-nous vendus notre âme ?
Avons-nous oublié l’humain pour la finance ?
Alors là, je reviens à l’amour…
L’amour de son prochain,
L’amour de son métier,
L’amour du travail bien fait,
L’amour du temps perdu … qui ne l’est jamais,
L’amour du temps consacré à des tâches non rémunératrices au plan financier mais souvent enrichissantes au plan humain.
L’amour qui nous permet d’écouter, parfois de comprendre, souvent de trouver une solution,
L’amour qui nous fait avancer,
L’amour de travailler avec des gens compétents et dévoués, et que je respecte,
L’amour qui nous donne des ailes, pour nous, nos clients,
L’amour encore et toujours, qui fait que chaque jour on continue,
L’amour qui nous fait espérer (cela devient un peu dur après trois 49 al.3 …d’accord !)
Cet amour de mon métier, on ne me l’enlèvera jamais, c’est lui qui fait que chaque jour j’essaye de me perfectionner, de m’adapter, de m'améliorer, de progresser, d’être disponible, de donner le meilleur de moi.
Monsieur MACRON a porté atteinte à mon honneur de Notaire, en voulant me faire passer pour un nanti qui gagne sa vie, non pas en travaillant, mais en volant ses concitoyens… c’est dur à avaler !
Monsieur MACRON a fait passer les notaires (mais pas que) pour des parasites dont la mort professionnelle est nécessaires à la reprise économique (laissez-moi rire …jaune).
Monsieur MACRON veut envoyer à la « mort » beaucoup de jeunes diplômés en leur vendant du vent … j’espères qu’ils s’en sortiront … mais j’ai comme un doute.
Monsieur MACRON m’empêche de dormir et c’est insupportable pour qui est né sous le signe de la marmotte (pas celle qui met le chocolat dans le papier d’aluminium !)
Monsieur MACRON en résumé n’a rien compris à mon métier. Il suffit de lire sur le site du gouvernement la saga de macronville… ce qui pourrait faire rire si ce n’était si mortifère !
Aujourd’hui, l’amour de mon métier me tiens debout, j’ignore pour combien de temps…
Il me restera, sinon, l’Amour… mais comme on dit en Bretagne : « cela relève du dolmen privé »