On est très injuste avec les députés PS. Mais c’est d’abord parce qu’on se contente de regarder ce que le projet de loi contient de régressions d’inspiration libérale, sans prêter attention au combat quotidien mené pied à pied par ceux qui sont investis dans la machine institutionnelle. Or, c’est une véritable guerre de mouvements qui se déroule. C’est Libération qui en fait le récit : « Mardi soir, séminaire de travail de la majorité sur la loi El Khomri à l’Assemblée. Dans la traditionnelle salle Colbert, Manuel Valls et les dirigeants du groupe PS ont pris place dans la tribune officielle face aux députés. Les ministres du Travail et de l’Economie se sont eux installés sur le côté, face aux députés aussi, mais dans une petite tribune à part. Quand le patron du groupe, Bruno Le Roux, passe la parole à Emmanuel Macron, il lui demande de rejoindre la tribune officielle. Réponse négative de l’intéressé, qui souhaite rester à sa place. «Mais pour qui il se prend celui-là, ça va pas se passer comme ça», laisse échapper la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton, assise à côté de Valls. «Le message subliminal que Macron voulait faire passer c’était: je suis à part, je ne me mélange pas, ni aux députés ni à l’exécutif», analyse un pilier de l’Assemblée. Mais Macron a dû céder : il a parlé de la tribune officielle. »
Bon, j’en vois qui font la fine bouche. Mais enfin, il faut mesurer l’avancée pour les droits des travailleurs : Macron a dû céder : il a parlé de la tribune officielle. Et ça, ce ne sont pas les quelques centaines de milliers de manifestants du lendemain qui l’ont obtenu. Je le disais au début : on est vraiment trop injuste avec les députés du PS.