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Billet de blog 14 décembre 2022

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La première fois

L'emprise ( épisode 1)

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Février 201-.

La soirée avait bien commencé :  On avait cuisiné ensemble, puis partagé un agréable diner accompagné de vins, après un apéritif un peu abondant pour lui. Un sujet d'actualité nous fait réagir. la discussion s'anime puis s'envenime. Je le vois s'énerver, l'entends hausser la voix. je change de sujet, puis vais me coucher. 

10 minutes après, il arrive, les bras ballants, comme un automate. Son regard,  tourné vers moi, est curieux, comme s'il était ailleurs. j'ai à peine le temps de me redresser pour lui demander ce qu'il y a, qu'il se précipite sur moi : Il me gifle, je la lui rends.  Il se jette alors sur le lit et continue à me gifler des deux mains, d'abord sur les joues, puis sur la tête, le nez, les épaules, partout où il peut m'atteindre. J'essaie de me protéger comme je peux avec mes bras et je lui hurle d'arrêter. Il continue, essaie de me coincer pour me frapper plus, plus fort, plus vite. Au bout de 5 minutes de bataille , de coups si intenses que mes oreilles bourdonnent, il a finalement un moment de fatigue. J'en profite pour le pousser, sortir du lit et me précipiter dans les toilettes, seule pièce qui ferme à clé. Il ne me poursuit pas. J'attends 10 minutes, tremblante, avant d'ouvrir la porte. Je vais dans la salle de bains me rafraichir le visage ; je le vois arriver calmement derrière moi : Il est souriant, les mains dans les poches de son short et me demande si ça va. 

"- Non. tu m'as frappé. Qu'est ce qui t'as pris ?

"-Je crois surtout que tu as besoin d'aller voir un psy" me répond-il .

Après cette scène surréaliste, je vais me coucher dans une autre chambre.

Le lendemain, je vais au travail. Heureusement, il n'y a aucune trace, à part une, rouge, au coin d'une paupière. Hélas ! Au fur et à mesure de la journée, des traces violettes tout autour du visage apparaissent ; j'utilise le maquillage que j'ai emmené avec moi pour essayer de le cacher, tout au moins de l'atténuer, car je ne veux surtout qu'on remarque quelque chose.

Toute la journée, j'hésite entre aller au commissariat, le virer ou ne rien faire. En rentrant, je suis décidée à lui demander de partir. J'ouvre la porte, il est là. il me voit, il est choqué. Il se précipite vers moi pour m'enlacer et me présente ses excuses. Je m'effondre. Il pleure aussi, m'explique qu'il ne se souvient de rien mais reconnait que lui seul a pu faire ça. Il s'excuse encore, me promet de ne plus recommencer, et de voir quelqu'un.

Je lui pardonne, j'oublie tout ce que j'avais préparé, me tais et le laisse rester, en me disant que c'est quelque chose qui n'arrivera plus jamais.

Et pourtant...

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