J'ai toujours gardé ça secret. Par sidération, honte, peur des critiques, que sais-je ?
J'entends déjà les critiques des haters et réacs de tout poil :
" Comment, elle ?"
"Impossible, avec son métier, elle connait les mécanismes, elle sait comment ça se passe, elle connait le système, et elle n'a rien dit avant ? Comme c'est bizarre !"
Pourtant, même à moi, c'est arrivé. Je suis tombée à pieds joints dedans. je n'ai jamais porté plainte, même si parfois j'ai hésité.
C'est terminé, mais encore douloureux, j'aurais voulu continuer à le taire. Mais, quand je vois les commentaires qui se déchainent au fil des articles, les réactions patriarcales, misogynes, machistes, les " c'est inexcusable, mais il faut comprendre le contexte" les " c'est un geste isolé, mais personne n'est ni blanc ni noir...", je ne peux plus . Je dois raconter , et en même temps, je vais essayer de comprendre, ce qui ne sera pas le plus simple.
Pendant 5 ans, j'ai vécu avec un homme avec qui je me suis pacsée, aujourd'hui décédé d'un cancer.
Il y a eu des hauts et des bas, des périodes heureuses, merveilleuses : Je me souviens de nos voyages en Bretagne, à l'étranger, des soirées au restaurant. Au quotidien, il savait être tendre, attentionné, passionné, drôle. Ces souvenirs me font toujours chaud au cœur.
Il y avait pourtant un gros point noir : Ca n'arrivait pas (si) souvent, mais Il me battait.