Annick V (avatar)

Annick V

Lectrice, rêveuse, révoltée

Abonné·e de Mediapart

56 Billets

1 Éditions

Billet de blog 1 août 2019

Annick V (avatar)

Annick V

Lectrice, rêveuse, révoltée

Abonné·e de Mediapart

Monsieur le président, vous devez partir

Annick V (avatar)

Annick V

Lectrice, rêveuse, révoltée

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Monsieur le président

Vous devez partir. Vous n’êtes pas légitime.

Dès le début, vous n’étiez pas légitime. Vous n’avez été élu que par une petite minorité d’électeurs, et ce, face à la représentante du FN, l’idiot utile depuis un demi-siècle.

Les légalistes auront beau jeu d’arguer que le système étant ce qu’il est, il faut s’y conformer et que ceux qui se sont abstenus n’ont plus qu’à faire taire la voix qu’ils n’ont pas donnée, il n’en reste pas moins qu’une immense majorité de Français ne voulaient pas de vous. Et ce, malgré l’invraisemblable campagne de presse dont vous avez bénéficié, de la part de vos amis propriétaires de média, c’est-à-dire la quasi-totalité. Et malgré l’opulence des dons de riches entrepreneurs dont vous êtes l’obligé.

Vous avez pris le pouvoir légalement, mais à la hussarde. C’était bien un hold-up.

Vous aviez déjà montré ce dont vous étiez capable avec la première « loi travail » portée par madame El Khomri. Vous avez, depuis, fait bien pire. Avec la deuxième « loi travail » qui a achevé de détruire le code du travail. Avec la casse du service public, par grands pans. Vous avez démantelé la SNCF. Vous avez organisé le dépérissement de la politique de santé, avec la fermeture des maternités et la mise au pain sec des hopitaux. Vous avez dérégulé, désorganisé et asservi l’école et l’enseignement supérieur. Vous avez renoncé à toute mesure autre que symbolique en faveur de l’environnement. Vous avez laissé gouverner les lobbies. Vous avez puisé dans nos impôts pour gaver les grandes entreprises et les riches. Vous avez menti, jusqu’à inverser le sens des mots, et tenté de museler la presse. Vous avez méprisé et insulté les citoyens. Vous avez signé le CETA.

Vous êtes l’auteur d’immenses violences.

Et, face à la révolte qui s’est exprimée dans les rues et sur les ronds-points, vous avez lâché les chiens. Vous avez ordonné ou accepté que la police frappe fort, toujours plus fort. Des manifestants pacifiques gazés, blessés, mutilés, éborgnés, encore et encore. Des jeunes humiliés. Une manifestante blessée à qui vous avez conseillé la sagesse. Des policiers qui ne savent pas qui a tiré, des procureurs et juges qui couvrent la police quoi qu’il arrive. Une femme à sa fenêtre tuée par un tir policier. Un jeune noyé suite à une charge policière, la nuit de la fête de la musique. Des policiers auteurs ou commanditeurs d’exactions décorés ! Voilà ce qu’est devenue la république. Elle a maintenant le visage du fascisme.

Lorsque l’ONU (qui vous a déjà rappelé à l’ordre il y a des mois) « s’inquiète de l’usage disproportionné de la force » face aux manifestants en Russie, on ne peut s’empêcher de penser à la France.

Lorsqu’un rapport de l’IGPN sur les circonstances de la mort de Steve, établi le 16 juillet mais porté à la connaissance des citoyens (en partie) le 30 juillet, écrit « Il ne peut être établi de lien entre l’intervention des forces de police et la disparition de Steve Maia Caniço », on s’étrangle. De colère, de rage, d’incrédulité même.

Illustration 1
menace

Enfin, lorsqu’on voit qu’un syndicat de policiers se permet de menacer le pouvoir politique par voie d’affiches, on tremble. Non seulement vous couvrez toutes les exactions, mais vous êtes l'otage de la police.

Monsieur le président, vous êtes un assassin. Vous n’avez pas votre place à la tête de notre pays. Vous n’y serez jamais légitime.

Vous devez partir. Et vous devrez être jugé.

Nous devons écrire une nouvelle constitution pour une nouvelle république où les citoyens disposeront de contre-pouvoirs, pour éviter que l’erreur de votre présidence se reproduise, et que le fascisme s’installe pour longtemps.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.