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Billet de blog 7 août 2016

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Bernard Minier, un auteur addictif

Je profite toujours des vacances pour piocher dans les rayons des librairies des auteurs que je ne connais pas. Ma découverte cette année : Bernard Minier. J'ai enchainé trois de ses romans sur quatre. Les trois qui mettent en scène un même personnage, le Commandant Servaz...

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Illustration 1
Bernard Minier à l'Institut français de Cracovie © Par Alain Schneider (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

Je suis une accro du roman policier. Mon préféré pour l'heure, celui qui a détroné Arnaldur Indridason dans mon coeur est un autre Islandais, Arni Thorarisson. J'aime ses ambiances, son personnage principal, sa façon de raconter.
Découvrir un nouvel auteur est toujours un challenge. Ça passe ou ça casse. Et avec Minier, ça a passé.
Et pourtant, déjà dans le premier roman, j'ai été agacée par le passé du personnage principal. Encore un qui a vécu un truc horrible dans son enfance, qui a une vie de couple qui a fini de manière calamiteuse... Ce n'est pourtant pas une obligation pour être un bon enquêteur. Mais bon, dans nombre de séries policières, le héro est quelqu'un d'absolument infréquentable, limite dépressif, quelqu'un d'exigeant aussi, prompt à un misantropisme ordinaire.
Deuxième chose qui m'a prodigieusement énervée dès ce premier roman : cette manie de citer chansons et les interprètes que les personnages écoutent. Est-ce vraiment utile de souligner au lecteur si souvent, son inculture crasse ? Je dois dire que peu de noms et titres ont évoqué quelque chose pour moi. Et cette obsession de Malher, est-ce bien raisonnable ? En plus j'ai jamais pu blairer ceux qui font des citations en latin. Servaz (c'est le nom du flic), serait quelqu'un que dans la vraie vie, j'éviterai sans doute.
Dernière chose qui a le don de me hérisser le poil, cette manie du gore, des descriptions crades des sévices que font subir de grands malades à leur victime. J'ai toujours l'impression d'assister à une surenchère. Allez, je vous remettrai bien un peu de sang, de chaire tourmentée et de souffrance, hein ?
Malgré tout ça,  je n'ai pas réussi à lâcher le bouquin. Et j'ai enchainé sur le suivant. Et encore le suivant. Le quatrième roman si j'ai bien compris ne reprend pas les mêmes personnages. Du coup, je fais une pause. Ce sera pour plus tard.
J'ai trouvé le deuxième meilleur que le premier et le troisième surpassant encore les deux autres. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'écriture s'améliore de livre en livre et que le suspens est de mieux en mieux maîtrisé (et ce n'était déjà pas le point faible du premier roman).
Mis à part une description complètement inutile des "aptitudes" à la cruauté d'un des personnages, "Néteins pas la lumière" le troisième roman joue sur un autre registre : celui de la manipulation mentale. Il abandonne enfin la surenchère crade des tortionnaires inventifs qui aiment voir souffrir physiquement leur victime, le plus longtemps possible, de préférence. On avait atteint des sommets dans "Le Cercle" avec un personnage qui se faisait bouffer par ses propres chiens. Or donc, nous voici dans le domaine de la torture psychologique, et ça marche rudement bien. J'ai adoré.
Cela faisait un bail que je n'avais pas lu un livre en deux jours. Les vacances ont facilité les choses. Mais quand même. D'ordinaire, je déguste les romans à petites doses. Ils me durent au minimum le mois.
Je redoute que le roman numéro quatre me fasse un effet identique, l'auteur semblant être dans une phase bien ascendante coté naration. Et je l'espère aussi. C'est toujours un réel plaisir que de devenir complètement addict d'un récit. Mais ce type d'auteur a aussi un grand inconvénient : il rend certains autres beaucoup plus fades...

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