Ces derniers temps, je me suis tenue éloignée le plus possible des "mainstreams", ces pleureuses de l'Europe martyrisée par ces peuples qui vraiment sont inconscients et votent de travers. Des gens qui ne pensent qu'à eux, qui ne font aucun effort, et qu'on a le devoir de remettre dans le droit chemin, ma bonne dame.
Si vous n'acceptez pas de crever la bouche ouverte, vous creverez... la bouche ouverte.
Oui, c'est ma vision toute personnelle du choix qu'on offre aux Grecs. Alors Grexit ou pas ? Ouh la vilaine menace qu'on laisse planer au dessus de leur tête.
Franchement, je me disais jusqu'à hier que les pays européens, même l'Allemagne ne seraient pas assez cons pour aller jusque là. Puis subitement j'ai des doutes.
Alors c'est ça l'Europe qu'on a aujourd'hui, une entité qui se débarasserait de ce qui ne ressemble pas à son idéal. Et vous croyez vraiment que l'Europe survivrait à ça ?
L'Allemagne et ses amis veulent faire un exemple ? L'exemple de quoi ? De s'entêter à ne pas écouter les peuples, de s'assoir sur chaque référendum qui ne va pas dans le sens de la doxa dominante ? C'est ça l'Europe à laquelle on devrait ensuite obéir le doigt sur la couture du pantalon, de peur d'être viré ?
Cette Europe là, elle pourra essayer d'exiter, mais je lui souhaite une vie très courte. Parce que les efforts qui ne conduisent nul part ailleurs qu'à l'appauvrissement des plus pauvres, ça commence à bien faire.
Moi je vois ça comme ça : le Grexit, c'est un séisme dont la Grèce pourrait se relever, mais pas l'Europe. Ironiquement, les donneurs de leçons, ceux qui se prennent pour les "bons élèves", mais qui sont juste des ennemis de la démocratie et des peuples qu'ils méprisent, en voulant frapper un coup, et en envoyant un signal fort, enverront effectivement un message c'est qu'ils sont prêt à n'importe quel sacrifice pour défendre leur dogme. Ce n'est pas avec ça qu'on va contruire quelque chose, qu'on va créé de l'adhésion et de l'enthousiasme : un projet qui n'intéressera plus qu'une infime partie d'une Europe qui veut appliquer le règne de la terreur.
Alors les décideurs, les dominants, si c'est ça que vous voulez, allez-y : frappez, et vous sonnerez votre propre glas. S'il n'y avait pas des familles en Grèce (et ailleurs) qui allaient souffrir de ça, j'applaudirais même des deux mains. Vous voulez le chaos ? N'allez pas croire qu'il ne vous atteindra pas. Quand on choisit la guerre, il ne faut pas s'étonner ensuite de compter des victimes, aussi dans son propre camps.
Capital contre travail : on n'est jamais aussi imprudent que lorsqu'on pense avoir gagné...
Osez donc le Grexit et préparez vous à la grande débacle... de toute l'Europe.
Sur ce je range ma boule de cristal achetée à la sauvette sur un marché champion de l'évasion fiscale...